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Louwis Borck

Louwis Borck 1

 

C'èst l'Gros dou Roudje qui cause :

« I gn-a ieû ène Société di Musike à Prèle, Elle-ci rachonèt dins l'grande sâle, à m'maujo.

In d'joû qui gn'avèt rèpètition dèl fanfâre, li chèf di musike, in apèlè Labory, qui v'nèt d'Aujô (Aiseau) arète li boukèt qu'on èstèt en trin d'aprinde èt i s'adrèsse à Louwis Borck, qui djouwèt trop fwârt di s'n 'alto èt li dit : « Vous n'allez pas venir faire de l'Allemand ici ! »

Nosse Louwis s'a astampè, a mètu s'n instrumint dizous s'brès èt è-s't-èvoye chokè, on n'l'a pus jamais vèyu à l'Socièté.

Li chèf n'î a véyu qu'dou feu èt n'a jamais compris. I n'savèt nén qui Louwis Borck èstèt Lugsembourjwès (comme si frére Michel) èt qu'i causèt co, à c'momint là, avou in acsint alemand. 

                                                                                                                                                                                                                             Maurice Chapelle

Traduction.

« C'est le Gros dou Roudje qui parle :

Il y a eu une Société de Musique à Presles. Elle répétait dans la grande salle, à la maison. Un jour où il y avait répétition de la fanfare, le chef de la musique, un appelé LABORY, qui venait d'Aiseau arrête le morceau qu'on était en train d'apprendre et s'adresse à Louis BORCK qui jouait trop fort de son alto et lui dit : « Vous n'allez pas faire l'Allemand ici ! »

Notre Louis se lève, met son instrument sous son bras et quitte la répétition fâché. On ne l'a plus jamais vu à la Société !

Le chef n'y a vu que du feu et n'a jamais compris. Il ne savait pas que Louis BORCK était luxembourgeois (comme son frère Michel) et qu'il parlait encore à cette époque là avec un accent allemand. »

Carte postale expédiée le 23 janvier 1911

Carte postale expédiée le 23 janvier 1911 (verso)

Ndlr.

Nous ne savons trop comment et pourquoi Louis BORCK, né à Hosingen (Luxembourg) le 27 octobre 1858, immigra à Presles, où il épousa en 1879 Rosalie BLAMPAIN.

Probablement l'essor que prenaient les charbonnages et l'industrie métallurgique tentèrent Louis BORCK à venir chercher du travail dans le Pays Noir.

Nous trouvons d'autres immigrés venus chez nous pour ces raisons. Quoi qu'il en soit, il fonda une famille qui s'implanta à Presles.

                                                                                                                                                                                                                                E.G.

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1 Publié en 1981 in Il était une fois…

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