La période française
La période française 1
La Révolution française qui éclata en France en 1789, déborda des frontières et, les anciens États des Pays-Bas autrichiens furent envahis par les « sans culottes ». La Principauté de Liège tenta vainement de garder sa neutralité.
Comme toujours dans toutes les guerres, la Révolution française provoqua des misères et des dégâts. Les révolutionnaires français se livrèrent à des pillages en règle, et même organisés.
Les exactions furent nombreuses, les réquisitions se portèrent tant sur les denrées alimentaires, que sur les hommes, les chevaux attelés à des chariots, des bestiaux soit vivants ou abattus pour avoir de la viande fraîche pour le ravitaillement des troupes, etc.
Les « sans culotte » placés sous le commandement du général Charbonnier s’attaquèrent aux biens des nobles et des religieux, voulant effacer du monde tout ce qui avait rapport avec la religion chrétienne.
On doit au général Charbonnier, dit « Gayette » le pillage et l’incendie des abbayes de Lobbes, d’Aulne et près de chez nous, les abbayes d’Oignies (Aiseau) et le Couvent des Franciscains à Farciennes. Leurs biens confisqués au profit de la République, furent mis en vente, comme « Biens nationaux » par certains Wallons de chez nous qui s’occupèrent de réaliser les ventes pour les Français.
Comme tant d’autres localités, notre village et ses dépendances furent soumis aux lois et aux règlements des vainqueurs. Néanmoins, le régime français ne sera appliqué à Presles qu’après la seconde chute du régime autrichien (1794). Dès lors, la Principauté de Liège, dont le souverain pourtant revendiquait le droit de neutralité, fut obligée et forcée d’accepter le régime révolutionnaire. Celui-ci ne fit sentir ses effets qu’après que les Autrichiens furent chassés du pays.
Désormais, la Haulte Court de Justice de Presles était abolie, le premier magistrat de la commune s’appellerait « Monsieur le Maire » remplissant la fonction du « mayeur » d’autrefois. Les « eschevins » porteront le titre d’assesseurs.
À Presles, mais plus exactement à Roselies, la grande « cense » de l’abbaye d’Oignies, qui avait été confisquée, fut mise en vente comme « Bien national ». Elle sera achetée par le ci-devant seigneur de Presles, Théodore-Xavier de Lierneux, baron de Presles.
La grande ferme sera louée à Léopold Duvieusart, qui assura les fonctions de maire de la commune.
Ce magistrat avec deux assesseurs ou adjoints seront obligés de prendre part en 1812, au relevé linéaire « ligne de démarcation séparant la commune de Presles de ses proches voisins ».
Cette obligation était ordonnée par le préfet de Jemappes, car notre village faisait partie de ce nouveau département. Les communes de Le Roux et Sart-Eustache faisant partie du département d’Entre-Sambre-et-Meuse. Il en sera de même pour les édiles communaux qui seront appelés à faire le relevé des propriétés foncières, pour établir le plan parcellaire de la commune de Presles. Comme c’était le premier plan cadastral officiel, il fut appelé le plan cadastral dit « Cadastre français ».
Il était
établi pour percevoir les contributions à leur juste
valeur et mesure sur les propriétaires qui possédaient
des édifices, des prés, des terres, des terrains
arborés ou d’agrément, des bois et autres
terrains bâtis ou non.
Le Stévenisme à Presles
Le Concordat fut signé avec le Saint-Siège le 15 juillet 1801.
L’un des redoutables adversaires de l’attitude du gouvernement et de l’immixtion dans le régime intérieur de l’Église catholique, fut Corneille Stevens, vicaire général de Namur, prêtre originaire de Wavre. Il organisa un mouvement dit « le Stévenisme » anti-concordataire, en interdisant de prêter le serment de fidélité à la Constitution.
Traqué par la police française, il resta introuvable et se cacha à Fleurus et dans les environs. Bonaparte offrit même trente mille francs à celui qui pourrait le découvrir. Plusieurs prêtres parmi lesquels Gille Theys, ancien curé de Jumet, certifièrent que le Concordat n’était pas valide.
Le village de Presles, était un lieu de réunion de plusieurs laïques du diocèse de Namur, attachés aux opinions de Stevens et qui venaient y faire leurs Pâques. Ils s’adressaient à cette fin au coadjuteur de l’ancien curé M. Dopont, qui avait refusé d’adhérer au Concordat passé entre le Souverain Pontife et le Gouvernement français.
Monsieur Dopont fut l’âme du parti steveniste dès l’organisation du Diocèse de Tournai, sous sa direction se réunissaient à Presles, une foule de gens qui s’étaient déclarés « anti-concordataires » non seulement du diocèse de Namur, mais encore ceux de Liège et de Malines.
Les habitants de
Presles participaient aux doctrines de Stevens et refusèrent
de fournir une habitation à leur nouveau pasteur le curé
Henri Serwier.
La conscription militaire
Dès l’an 1799, chaque commune a dû fournir chaque année, un nombre de conscrits variable. Un tirage au sort désignait les partants, suivant l’arrêté consulaire du 18 Thermidor an 10 (6 juillet 1802). Le Conseil municipal devait valider les engagements des conscrits.
Il arrivait que pour échapper au service militaire, certains n’hésitèrent pas à se couper l’index (sic) de la main droite ou à simuler une faiblesse de la vue ou le bégaiement.
Les réformés étaient obligés de payer une indemnité au Trésor. Leurs parents payaient au moins 50 francs de contributions par an.
Un conscrit pouvait se faire remplacer du moment que le Conseil Municipal agréait le remplaçant. Ce dernier, contre rémunération, partait au lieu du conscrit.
Le 28 janvier 1803, Jean-Joseph Naime, de Presles, remplaça un milicien de Châtelineau.
À partir de 1809, les réfractaires et déserteurs devenant nombreux, le sous-préfet de Charleroi lança une ordonnance invitant les maires à les rechercher, menaçant les réfractaires, leurs parents et au besoin la commune entière.
Ceux qui cachaient ou favorisaient l’évasion d’un conscrit étaient condamnés au moins à un an de prison, 500 francs d’amende, aux dépens du procès et de l’impression de 50 affiches du jugement.
Durant les
guerres de l’Empire, la conscription fut exercée avec la
plus grande rigueur et sévérité. Elle
tirait des villes et des villages le plus de jeunes gens qu’elle
pouvait, l’empereur ayant toujours besoin de soldats.
Preslois inscrits au rôle de la conscription
(Selon les archives communales de Presles)
Conscrit = Soldat nouveau
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ANNÉE 1809
Bourlet Nicolas
Gille Jean-Joseph 1789
Gille Jean-François
Henin Pierre
Maingeot Pierre 1785
Manteau Pierre
Marc Jean
Tilmant Jean 1790
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ANNÉES 1810-1811 (manquent)
-
ANNÉE 1812
Bourlet Jacques 1792
Debande Jean
Gille Pierre
Grégoire Pierre 1792
Martin Remy
-
ANNÉE 1813
Maingeot Jean-Jh. 1793
Tilmant Pierre
-
ANNÉE 1814
Delcorte Ursmer
Doucet Jean-Baptiste
Gille Pierre
Henin François
Mondi Pierrre
-
ANNÉE 1815
De nombreux jeunes gens durent se présenter au recrutement. Les dernières batailles de l’Empereur Napoléon 1er faisaient fuir ceux en âge pour le service des armées françaises. Deux recrutements auront lieu aux dates du 10 et 23 avril 1815. Nous trouverons des jeunes hommes de divers âges.
Baudelet Jean-Baptiste 1796
Blampain Jean-Joseph
Bourlet Jacques 1792
Bourlet Simon 1787
Baudelet François 1781
Bourlet Jean-Baptiste 1780
Cunche François 1793
Couvreur Jean-Baptiste 1784
Couvreur Dieudonné
Doucet Jean-Baptiste 1794
Debande Jean-Louis 1792
De Lierneux Adrien 1791
Debande Alexis 1785
Delalou Jean
Deventer Pierre 1782
Douillet Isidore 1788
Grenier Pierre 1795
Gilles Jean-Jh. 1789
Groux Pierre
Grégoire François
Gille Pierre 1794
Grégoire Pierre 1792
Gille Jean-Jh. 1789
Gravy Pierre 1783
Gravy Paul 1783
Gille Pierre 1783
Grégoire Servais 1786
Henin Pierre 1783
Kaisin Hubert 1796
Kinart Pierre 1791
Ligot Hubert 1793
Laret Jean-Jh. 1785
Laret Jean-Baptiste 1782
Lebon François 1783
Marc Henri 1796
Marc Nicolas 1796
Mondi Pierre 1794
Maingeot Jean 1793
Martin Remy 1792
Martin Jean 1790
Marc Philippe
Pierrard Dominique 1791
Mathieu Joachin 1785
Marc Philippe 1790
Piret Louis 1782
Sandron Jacques 1795
Strolle Guillaume
Timant Pierre 1793
Tilmant Joseph 1784
Tilmant Jean-Jh. 1789
Tilmant Ursmer 1780
Tilmant François 1789
Warnimont Alexis 1790
Wauthier Pierre
1793
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Ils firent la campagne de Russie
BIRON Jean-Joseph fit la campagne de Russie et de Waterloo. Il fut décoré de la Médaille de Sainte-Hélène et était chevalier de la Légion d’Honneur. Né à Presles, le 3 avril 1780, fils de Nicolas et de Marie-Josèphe Lebon, tous deux décédés à Presles.
Il épousa en premières noces Rosalie Wauthyer, décédée à Châtelineau le 11 septembre 1837. Il se remaria à Châtelet, le 13 novembre 1839, avec sa nièce Rosalie-Josèphe Biron, ménagère à Châtelet. Née à Fleurus, le 12 août 1810, fille de Jacques et de Philippine Coriat. Il décéda à Châtelet, 13 rue du Rivage, le 27 janvier 1866. En 1839, il était conducteur des travaux de la ville de Châtelet.
MARC Philippe, né à Presles en 1794, fils de Jacques, né en 1753 et de Anne Dubuisson, née à Pont-de-Loup en 1755. Il fit la campagne de Russie et revint. Il aimait, dit-on, à raconter ses odyssées et ses souvenirs de la Grande Armée. Il disait que l’expédition avait été terrible. Les soldats mouraient le long des routes ou dans des villages abandonnés et déserts. On mangeait jusqu’à la viande des chevaux morts ou gelés tant la faim était grande et les vivres rares.
Un jour, il trouva accroché à une haie un caleçon dont les bouts des jambes étaient liés de façon à en faire un sac et dans lequel des pièces d’or étaient entassées. Sans doute le larcin d’un soldat qui l’avait abandonné ne sachant qu’en faire.
Gaspard JACQUET, mon trisaïeul, né à Vitrival le 11 octobre 1787, fils de Dieudonné et de Anne-Joseph Genot, revint de Russie avec l’Empereur. Il épousa à Presles Fortunée Paradis, dont leur fille Rolende, veuve Delcorte, décédée dans sa centième année en 1911 à Vitrival, chez son gendre Bastin, raconta longtemps l’épopée … 2
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Preslois, soldats de Napoléon morts pour la France
Voici la liste de ceux que nous avons trouvés enregistrés à l’État-Civil de Presles. Il dut y en avoir d’autres.
DELCORTE Nicolas, tambour au 21e régiment d’infanterie, 1er bataillon, matricule n° 3363, est décédé sur le champ de bataille d’Ostrolinka, en Pologne, par suite d’un coup de feu, le 16 février 1807, à dix heures du matin. Il était fils de Jacques et de Marie-Jeanne Moussiaux.
RAYON Joseph, fusiller au 21e régiment de ligne, 1er bataillon, est entré à l’hôpital d’Aginelli, commune de Varsovie, le 26 février 1807, y est décédé le 2 mai, par suite de fièvre. Né à Presles le 30 janvier 1781, fils de François et de Marie Couvreur.
MARC Jean-François, canonnier au 5e régiment d’artillerie, âgé de 20 ans, décédé le 2 mai 1808, à cinq heures du soir à l’hospice de la ville de Neufchâteau, département des Vosges, né le 5 juillet 1789, fils de François et de Marie-Françoise De Doulzi.
GILLE Philippe-Jh., canonnier de 2e classe au 5e régiment d’artillerie à pied, 2e compagnie, n°3461, est décédé le 20 mai 1809, à huit heures du matin à la bataille d’Eylau, tué par un boulet ; il était né le 10 avril 1785, fils de Jean et de Marie-Anne Mainjot.
GREGOIRE Constantin, fusiller au 21e régiment de ligne, 1er bataillon, 2e compagnie, est entré à l’hôpital militaire de Hambourg, le 16 juin 1811, y est décédé le 30 juillet par suite de phtisie pulmonaire. Né le 19 septembre 1790, fils de Servais et de Catherine Preumont.
DEBANDE Remy-Joseph, fusiller au 51e régiment de ligne, 4e bataillon, 1ère compagnie, est entré à l’hôpital temporaire de la commune de Medina del Rioseco, Espagne, le 16 avril 1809, est décédé le 18 par suite de fièvre. Il était né le 9 octobre 1783, fils de Jacques et de Marie-Catherine Pouleur.
KAISIN Constant, fusiller au régiment de Walkeren, 4e compagnie, 2e bataillon, est entré à l’hôpital de Buda, Pays-Bas le 11 septembre 1811, y est décédé le 15 novembre par cause de fièvre. Il était fils de Philippe et de Marie-Thérèse Charlier.
LEBON
Michel, gendarme à pied au 20e
escadron de gendarmerie impériale, âgé de 32
ans, est entré à l’hôpital de l’évêché,
commune de Pampelune, Espagne, le 21 août 1812, il y est
décédé le 22 des suites de ses blessures. Né
le 21 novembre 1780, fils de Pierre-Antoine et de Marguerite Fièvet.
Administration française
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Mairie
À partir de 1797, la mention de « maire » de Presles suivra le nom du citoyen désigné à remplir cette fonction.
Le nouveau régime supprima la charte communale, les privilèges et les franchises, le bailli et la cour de justice ainsi que les bourgmestres et la milice.
Cette dénomination « mairie de Presles » resta en vigueur tout le temps que dura le régime français.
Théodore-Xavier de Lierneux, dernier seigneur de Presles qui d’abord s’était expatrié, mais revint assez rapidement à son château, fut forcé par les Français d’assurer la fonction de maire.
De 1801 à 1807, on trouve au village un appelé Moreau, maire de Presles.
Peu après, Léopold Duvieusart, fermier de la « cense » de Roselies, assura les fonctions pendant toute la durée du régime. Il participera à la délimitation de la Commune ordonnée par le préfet de Jemappes en 1812, et à la confection du plan cadastral de la commune dit « Cadastre français ».
Le maire était
assisté de deux adjoints : François Tilmant et
Jean Lebon. Le secrétaire municipal était Félix
Hermant.
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Receveurs municipaux
Les impositions revenant à l’État étaient perçues à Libre-sur-Sambre (Charleroi) par un receveur. Un receveur municipal était établi à Farciennes, il était chargé de percevoir les taxes des communes de Farciennes, Aiseau, Châtelineau, Lambusart, Pont-de-Loup, Wanfercée-Baulet et Presles.
L’emploi
fut occupé en 1798 par Paul Clercx, en 1797 par Martin Baily,
en 1806 par Pierre-Jh. Dereine, et en 1814 par Dominique Roisin.
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Bureau de bienfaisance
La Révolution française abolit la Table des Pauvres, la loi du 5 Frimaire an V (novembre 1796) établit le bureau de Bienfaisance en place de l’ancienne Table des Pauvres.
Dorénavant, les administrateurs seront nommés par l’État, le Préfet de Jemappes était attitré (sic) pour les nominations.
La loi du 24 février 1800 octroyait les anciens revenus de la Table des Pauvres plus certains « Biens nationaux ».
En 1806, une centralisation des bureaux de bienfaisance eut lieu, celui de Presles fut contrôlé par le bureau central de Farciennes.
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Justice
Les cours de justice étant dissoutes, dès le 15 février 1793, les Français avaient décidés d’établir dans le Département de Jemappes dix Justices de Paix. La restauration autrichienne mit à néant ce projet. Ce ne fut qu’après la seconde invasion française, et par la loi du 23 novembre 1795 que chaque Canton fut doté d’une Justice de Paix.
Châtelet en reçut le siège avec juridiction sur Châtelet, Aiseau, Farciennes, Gerpinnes, Gilly, Bouffioulx, Châtelineau, Couillet, Dampremy, Lodelinsart, Loverval, Marcinelle, Montigny-sur-Sambre, Pont-de-Loup et Presles.
En 1801, elle est transférée à Charleroi. L’assemblée des maires et des adjoints du canton nommait les juges de paix qui étaient assistés de prud’hommes.
En 1799, est juge à Châtelet Charles Nalinnes, dit l’Oratoire. En 1802, à Charleroi, Boens ; en 1804, Jacques Spineto.
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Tribunal de 1ère Instance
Il est établi à Binche en 1794, et fut transféré l’année suivant à Fontaine-l’Évêque. En 1798, il siège à Thuin ; et le 10 octobre 1800, il est installé à Charleroi où il est resté depuis.
De 1798 à 1811, le juge se nomme Wauthier, la présidence passe à un appelé Defacqz.
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Cour d’Appel de Bruxelles
Sa création date du 18 mars 1800, elle fut dénommée Cour Impériale par la loi du 20 avril 1810.
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Notariat
Les anciens notaires, tabellions, hommes de fief sont démis de leurs fonctions par arrêté du Directoire du 22 mai 1796. Ils resteront en place jusqu’à ce qu’ils soient remplacés par des notaires nommés par l’autorité départementale.
Furent nommés pour le Canton de Châtelet J.J. Lambillote, à Aiseau ; Alexis-J.H. Cordier, à Gerpinnes.
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Enregistrement
Dès
1799, Jacques-François Prinois est receveur de
l’enregistrement et du domaine national pour les Cantons de
Libre-sur-Sambre, Châtelet et Fontaine-l’Évêque.
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Garde Nationale
À la suite de la défaite des Français à Leipzig, Napoléon instaure en 1813, la garde nationale pour la défense du territoire menacé d’invasion.
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Différents sceaux
Dès la Révolution française, la Principauté de Liège fut rayée de la carte. De ce fait, la Cour de Justice de Presles fut abolie. Les administrateurs ne pouvaient plus user de leurs sceaux.
Dès 1790, un décret interdisait l’usage d’armoiries particulières, les considérant comme un symbole de la féodalité. Cette loi fut proclamée en Belgique en 1795.
La localité de Presles adopte un cachet ovale, portant au milieu une effigie représentant la Liberté, entourée de la légende « MUNICIPALITÉ DE PRESLES ». Ce sceau restera en usage durant toute la période du Directoire.
Après la chute de ce régime et l’instauration du Consulat, on trouve un nouveau cachet. De forme ovale, il portait au milieu de deux branches de laurier unies, des faisceaux surmontés d’un bonnet phrygien, entouré de la légende « MAIRIE DE PRESLES ».
L’empire
succédant au consulat, un nouveau sceau est adopté en
vertu du décret impérial du 10 mars 1805. Il portait
l’aigle impériale éployée entourée
de la légende « MAIRIE DE PRESLES » et,
au-dessous « JEMAPPE ». Ce sceau sera employé
jusqu’à la fin du régime français, en
février 18143.
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Petite chronique des relations entre l'Église et la Révolution française
04/08/1789 07/11/89
13/02/90 21/07/90
27/07/90
29/11/91 27/05/92 11/07/92 2/5/20/09/92
20/10/92 21/10/92 05/10/93
06/11/93 10/06/94
18/10/94
16/07/01 |
L’Assemblée constituante vote la fin des privilèges et donc des dîmes levées par l'Église. Les biens de l'Église sont mis au service de la nation, ils serviront comme garants de la nouvelle monnaie : les assignats (14/12/89). L'Église était le plus grand propriétaire de France. L’Assemblée interdit les vœux monastiques. Seul le clergé séculier est permis. Vote par la Constituante de la Constitution civile du clergé. L’Église sous la monarchie absolue dépendait étroitement du roi, qui nommait les évêques. Désormais l'Église est organisée sur le même schéma que l'État. Les évêchés correspondent aux nouveaux départements, les évêques et les curés sont élus par le même collège électoral que les institutions civiles, donc les protestants, les juifs, les incroyants participent aux élections des évêques et curés. Le clergé fonctionnaire est payé par l’État. Le pape Pie VI refuse ces nouveautés. La Constituante exige le serment de fidélité de tous les prêtres à la Constitution civile du clergé. Ce dernier se divise entre « jureurs » ou constitutionnels et « réfractaires ». Premières mesures contre les réfractaires. Nouveaux décrets contre les réfractaires. Veto royal contre les décrets contre les réfractaires. Massacres de septembre de beaucoup de réfractaires, mais pas seulement eux, dans des prisons parisiennes. Laïcisation de l'Etat civil, institution du divorce. Abolition de la royauté. La Convention « place la Terreur à l'ordre du jour ». Les prêtres réfractaires sont parmi les suspects et peuvent être condamnés à mort et exécutés dans les 24 heures. Les communes peuvent supprimer les institutions religieuses qui déplaisent. La « loi des suspects » élargit la définition à tous ceux qui cherchent à décourager le peuple par de fausses nouvelles, un seul tribunal, une seule peine, « la mort », le tout en 24 heures.. Les églises sont fermées et les prêtres pourchassés. Suppression du budget des cultes.
Ensuite, malgré la fin de la Terreur, sous la Convention thermidorienne et le Directoire, la liberté des cultes n’est pas rétablie. Bonaparte sent bien que s'il veut le ralliement de l'ensemble des Français, il doit mettre fin aux persécutions, il discute avec le pape Pie VII et le Concordat est signé : Bonaparte reconnaît que la religion catholique « est celle de la majorité des Français » et obtient le serment de fidélité du clergé : - La liberté de culte est assurée. - Les biens nationaux restent aux mains des nouveaux acquéreurs, mais le clergé séculier est payé par l'État. - Le premier Consul nomme les évêques, et le pape leur donne ensuite l'investiture canonique. Le pape considéré comme ayant été forcé par Bonaparte n'est pas suivi par tous les catholiques en France, en « Belgique », les stévenistes « plus catholiques que le pape » refusent cette subordination de l'Église au premier Consul. |
Sources
Archives communales de Presles.
Archives État Liège.
Archives État Mons (maintenant détruites).
Archives de la Ville de Châtelet.
Chanoine Theys. Histoire de Fleurus.
Kaisin, Histoire de Farciennes.
Darras, Histoire de la ville de Châtelet.
Vos, Le Clergé dans le Diocèse de Tournai.
Bouille J., Essai hist. sur le Stévenisme. (ds. Cer. Arch. de Hal, 1926).
Van den Berg, Stevens et le Stévenisme. (ds. Cer. Arch. de Hal, 1926).
Cercle Archéologique d’Enghien. Tome VI, 1890.
Meunier. Histoire de la Belgique.
« La Charte » 104. Rue Vieille de Gand. Bruges. N° 20.1950.
1 Publiié en XXX in XXX
2 André SPINEUX : Histoire et Folklore de Vitrival
3 Ces trois cachets se trouvaient encore, après la guerre de 1940-1945, à la Maison Communale, rue du Pont, à Presles. Bureau du secrétaire communal.