Outils personnels
Vous êtes ici : Accueil ERNEST GRAVY et le « Patrimoine Preslois » asbl Dossiers L’église et la paroisse Saint Remi
Mai 2017 »
Mai
LuMaMeJeVeSaDi
1234567
891011121314
15161718192021
22232425262728
293031
 

L’église et la paroisse Saint Remi

L’église et la paroisse    Saint- Remi [1]


 

 

 

ANCIENNETÉ

 

              Nous ne savons pas à quelle époque notre village fut doté de sa première église. 

              Il nous paraît entrevoir dans l’obscurité des temps que des religieux d’Oignies (Aiseau) pourraient être à l’origine de la fondation d’une église à Presles. 

              Selon les documents anciens, la paroisse devait être desservie pour le spirituel par des reli­gieux d’Oignies, moyennant certaines autres compensations [2]. 

              Notre église fut soumise à l’archidiacre de Hainaut, représentant l’évêque de Liège, et fit par­tie du doyenné de Fleurus. 

              La chose est prouvée par les citations : en 1445 et 1518, dans les registres de l’archidiaconé de Hainaut conservés à la bibliothèque du séminaire de Liège, et des mentions dans la circonscription décanale  du Doyenné de Fleurus, d’après les Pouillés Liégeois de 1497 et de 1558. 

              Toutefois, faisons remarquer qu’en l’an 1202, dans une charte concernant le partage des biens entre le chapitre de Saint Lambert et une dame de Presles, un curé est en fonction à Presles. 

              Avant 1560, le diocèse de Liège comprenait 1676 paroisses dont l’archidiacre de Hainaut  en administrait dans sa circonscription territoriale 283 et le doyen de Fleurus avait droit de regard sur 82 paroisses dans son district, dont celle de Presles. 

              La nôtre resta attachée au diocèse de Liège, mais ne fit plus partie du décanat de Fleurus, qui perdait 40 paroisses [3]. 

              Ceci était dû à la bulle du 11 mars 1560, qui créa le diocèse de Namur, et ce au détriment de celui de Liège qui perdit de ce fait 720 paroisses. 

              Cette réforme créa de nouveaux décanats, dont celui de Châtelet qui fut formé par des paroisses liégeoises de l’ancien doyenné de Fleurus. 

              Presles appartint dès lors au décanat de Châtelet. 

             D’après un pouillé des églises de Liège, du début du XVIIIe siècle, quinze paroisses formaient le concile de Châtelet : ce sont Châtelet, Bouffioulx, Falisolle, Farciennes, Marchienne-au-Pont, Fosses, Monceau-sur-Sambre, Marcinelle, Couillet, Mont-sur-Marchienne, Montignies-sur-Sambre, Montigny-le-Tilleul, Pont-de-Loup, Tamines et Presles. 

              Ces paroisses sont ressortissantes à la Principauté de Liège et la circonscription décanale est fort étendue. 

              Le Doyen n’était pas nécessairement un prêtre de Châtelet ; le desservant d’une paroisse faisant partie du décanat pouvait être investi de ces fonctions. 

              Le curé de notre village fut, à son époque, doyen du Concile de Châtelet. 

              Ce doyenné de Châtelet subsista jusqu’au Concordat signé le 15 juillet 1801, ratifié par la bulle Ecclesia Christi, du Pape Pie VI, le 15 août 1801. 

              Par décret daté du 9 avril 1802, le cardinal Caprara créait un nouvel évêché, celui de Tournai. 

            Le doyenné de Châtelet, réorganisé par décret du 26 mai 1815, était formé par les paroisses de Châtelet, Acoz, Aiseau, Bouffioulx, Charleroi-Ville Basse, Châtelineau, Couillet, Gerpinnes, Gougnies, Joncret, Hanzinelle, Mont-sur-Marchienne, Pont-de-Loup, Villers-Poterie et Presles. 

              Un décanat sera encore remanié dans sa composition, mais sans changement pour notre paroisse. 

 

***** 

 

LE PATRON DE L’ÉGLISE ET DE LA PAROISSE 

 

              Saint Remy (y), né à Laon vers 437, fils de Sainte Céline. 

              Il fut évêque de Reims en 454, jusqu’à sa mort, le 13 janvier 533. 

              Le fait le plus connu de sa vie est la conversion de Clovis, en 496, après la bataille de Tol­biac. 

              Le portail nord de la cathédrale de Reims retrace des miracles qu’on lui attribue.  

            La légende veut qu’une colombe lui apporta l’ampoule d’huile baptismale pour baptiser le roi des Francs. Cette « Sainte ampoule » aurait été utilisée par après pour le sacre des Rois de France.

 

N.B. :    le sceau de la Cour de Justice de Presles représente Saint Rémy, qui reçoit l’ampoule appor­tée par une colombe.

 

  

*****

 

 

L’ÉGLISE 

 

 

a)      L’ancienne 

              Notre village, comme tant d’autres localités, n’eut vraisemblablement à l’origine qu’une humble chapelle. 

              Mais au XVIIe siècle, il existait un édifice imposant, dont il ne reste d’ailleurs absolument rien. 

              Au XVIIIe siècle, dans sa description du château de Presles, Saumery, l’auteur des « Délices du Pays de Liège et de la Comté de Namur » nous décrit : 

« Des quatorze tours (s’entend celles du château) se détache considérablement la tour de l’église surmontée d’une haute flèche ». 

              C’est tout, il n’en dit pas plus pour l’église. 

              À cette époque, l’église était partagée en trois nefs. 

              Le porche d’entrée sous la tour était vis-à-vis du château des Lierneux. 

              Si nous jugeons d’après l’ancien état des lieux, l’édifice était entièrement dégagé, puisqu’on pouvait en faire le tour. 

          L’ancien monument faisait corps avec le vieux Presles, malheureusement disparu après 1855 par la créa­tion du parc du château, par le comte Charles d’Oultremont. 

 

b)      Réparation de l’église 

              Après la Révolution Française, des réparations urgentes s’imposèrent. 

            Il pleuvait partout à l’intérieur ; les murs, tant intérieurement qu’extérieurement, se dégra­daient. Le clocher s’inclinait dangereusement et menaçait d’être emporté, abattu par la tempête [4]. 

              Par arrêté royal du 14 avril 1824 n° 197, le Roi de Hollande accordait à notre commune un secours de 1500 florins pour la restauration de son église. 

           Le subside se faisant attendre, le 25 septembre 1825, les administrateurs communaux acceptè­rent du comte Emile d’Oultremont un prêt d’un montant équivalent à celui du subside 4. 

              Enfin, en 1826, les Preslois assistèrent à la réparation de leur église. 

              Le 10 février 1827, on accorda au comte E.d’Oultremont et à ses représentants un jubé à établir dans l’église nouvellement restaurée. 

              La famille d’Oultremont avait participé pour plus de la moitié dans les frais de restauration de l’édifice. 

              L’échange de la correspondance entre le Gouverneur du Hainaut et le Vicaire Général de Tournai est assez curieux ; de part et d’autre, on joue sur les mots. 

              Le gouverneur écrivait : 

« La cession faite à M. le comte d’Oultremont et à sa famille du jubé construit dans la nouvelle église ». 

              La réponse du Vicaire Général était ainsi conçue : 

« En ce qui nous concerne, non à la cession de la propriété du jubé, le mot est ici inadmissible, mais nous consentons à la cession de la pleine jouissance et de l’usage total du jubé en faveur de M. le comte Émile d’Outremont [5] et de sa famille, aussi longtemps qu’elle existera, aux clauses, conditions, etc., dans l’église restaurée ». 

           Un mot peut avoir beaucoup d’importance, car il y a lieu de faire remarquer qu’il s’agit tou­jours de l’ancien monument qui a été restauré, et non d’une nouvelle église. 

              En ce temps-là, le comte Émile d’Oultremont-Wégimont, châtelain de Presles, avait succédé à son beau-père, Théodore-Xavier de Lierneux, dernier seigneur du lieu 5. 

            Les familles seigneuriales assistaient aux offices religieux dans une tribune placée sur un des côtés du chœur, qui se trouvait alors à l’emplacement de la tour du clocher actuel. 

             Lors de la restauration, la tribune vétuste 4 a été remplacée par le jubé-tribune dont il est question.

 

  

c)      L’église actuelle 

              Sur l’emplacement de la vieille église, le bâtiment a été édifié lors de la construction du nouveau château, peu après 1851. 

              Nous en saurons plus par quelques lettres échangées entre le curé de la paroisse, le Gouver­neur de la Province et l’Évêque de Tournai. 

              Le 23 juin 1853, le curé J.B. Durant écrivait à l’évêque ce qui suit : 

« Je viens supplier votre grandeur de m’autoriser à céder à M. le comte (Charles) d’Oultremont, un coin de terrain contigu à l’église et qui a servi autrefois de cimetière. D’après tous les renseignements, je crois qu’on n’y a plus enterré depuis plus de 25 ans. M. le Comte céderait, en échange, un terrain qui touche au cimetière actuel et qui servirait à bâtir l’église. Je supplie en outre à faire à l’église tous les travaux que nécessitera son embellissement, et ceux pour le changement du chœur qui sera placé du côté du château, tandis que l’entrée de l’église sera à la place du chœur actuel ». 

              Les travaux de construction sont estimés à la somme de 17 404, 64 F, que M. le Comte prend en partie à sa charge. 

« Si la commune obtient le subside qu’elle a demandé, il servira pour la décoration intérieure, si elle n’obtient rien, M. le Comte fera seul ». 

              Suivant cette lettre, la vieille église sera démolie, agrandie s’il le faut, et cela au détriment des vieux cimetières qui se trouvent sur les côtés. 

« Grâce au Comte Émile d’Oultremont et du curé Durant, qui viennent de doter la commune d’une école pour les filles et, de plus, le comte Charles commence les travaux du nouveau château – et qui aménagera son parc [6] ». 

              L’évêque étant absent, le vicaire-général voisin autorise le curé Durant à réaliser les échanges de terrains. 

              Le curé-bâtisseur poursuit son projet, il écrit à Tournai le 4 juillet 1853 : 

« Par suite de ces changements, la tribune de M. le Comte se trouvera dans le fond de l’édifice, vis-à-vis du chœur, sur l’un des côtés, la sacristie de l’autre et la tribune des domestiques du château, au-dessus de la sacristie ». 

              De Mons, le 14 juin 1854, le Gouverneur du Hainaut autorise la construction de la nouvelle église, la concession de la tribune au Comte d’Oultremont, faisant remarquer que ce dernier à pris l’engagement d’intervenir pour une somme de 5 400,64 F dans la construction évaluée à 17 404,64 F ». 

              Le Conseil Communal de Presles, en date du 24 avril 1854, décidait : 

« Vu l’arrêté du Ministre de l’Intérieur, du 23 janvier 1828, qui accorde à la famille d’Oultremont l’usage d’une faveur dans l’église de Presles. Considérant que M. le Comte Charles d’Oultremont mérite de jouir de la même faveur en sa qualité de bienfaiteur spécial de l’église […] fait cession d’une tribune en faveur de M. le Comte Charles d’Oultremont et sa famille, à droite du chœur [7] ». 

              Au sujet de cette tribune, le curé Durant écrira le 18 juin 1854 : 

« Elle se trouvera du côté droit du chœur, je veux dire du côté de l’Épitre, elle sera plus élevée que le chœur. On entrera dans le chœur par un escalier, qui sera fermé de deux portes, l’une en haut qui s’ouvrira dans la tribune, l’autre en bas qui s’ouvrira dans le chœur. M. le Comte aura la clef de la première, et le curé de la paroisse celle de la seconde. Cette communication ne servira que lorsque les membres de la famille doivent se rendre à l’église pour la réception des sacrements, en tout temps les portes restent fermées ». 

            Ceci caractérise bien l’esprit de l’Église, qui sépare les affaires spirituelles des temporelles, c’est-à-dire que le chœur est le lieu sacré, réservé au service divin et ne peut être profané par les mortels que nous sommes, tant puissants que misérables. 

             Il en est encore ainsi dans notre église. 

             C’est donc après 1854 que la paroisse possédera l’église que nous connaissons, et qui est datée – 1864. Elle comporte trois nefs qui furent agrandies, mais la tour, du moins le clocher, n’est pas aussi important que celui qu’avait vu Saumery, un siècle avant. 

             La configuration des terrains nous fait supposer que des apports de terre ont relevé le niveau du sol de l’église, l’ancien édifice devait être plus bas. 

         Il est regrettable que d’anciennes pierres tombales n’aient pas été conservées, notamment celles des seigneurs de la maison Havrech et Lierneux, qui demandaient dans leur testament à être inhumés dans leur église de Presles. 

             Il est assez curieux et étonnant de n’en trouver aucune trace, pas plus que celles des petites familles bourgeoises qui ont été inhumées dans l’église ou dans les cimetières qui ont été désaffectés pour agrandir la maison du Seigneur. 

           L’église actuelle a donc sa partie occidentale adossée à une aile du château. L’édifice se présente à nous sous l’aspect d’une composition particulière s’inspirant du style néo-classique. 

          En façade, un large escalier en pierre donne accès au porche. Celui-ci se développe en hau­teur et est daté de 1864, ce qui laisse supposer que cette date serait celle de la fin de la construction de l’édifice. 

            Dans une niche, on voit une statue de la Vierge. 

            Une nef à cinq travées avec des bas-côtés se prolonge par un chœur où s’ouvre la tribune de la famille d’Oultremont. 

            Sur le côté gauche de la nef latérale se greffe la chapelle funéraire de la famille d’Oultremont. 

            Dans la nef centrale, la seule pierre tombale de l’ancienne église est celle du curé Alexis-Joseph Zoude décédé le 25 avril 1774.

 

D.C.R-

 Ici repose le corps

 de Rd. Sr. Alexis-Joseph Zoude

 natif de Namur qui a

 été pendant 28 ans curé

 et Persone de Presle

 décédé le 25 avril

 âge de 60 ans

 Requiescat in Pace

 

d)      Son mobilier [8] 

             Le maître-autel est en bois peint en blanc, or et en faux marbre vert avec le monogramme IHS. Il est de style Louis XV, ainsi que le tabernacle néo-baroque. 

             Un bas-relief en stuc blanc représentant un pélican donnant sa chair en nourriture à ses petits, symbole de la passion du Christ, surmonte le tabernacle. 

             L’ensemble du tabernacle et de ce stuc est entouré d’un arc en plein cintre reposant sur des pilastres ioniens cannelés. Au centre, les armoiries Oultremont et Bryas. 

             Au-dessus de cet arc et entre les nervures du centre de l’abside, il y a une représentation de la Trinité. 

             Chaque arc de l’abside et chaque doubleau de la nef centrale reposent sur un corbeau en forme de tête d’angelot.

 

 

 Autels des basses nefs 

              Il y en a deux, du 2e quart du XIXe siècle, de style néo-classique en bois peint et doré. 

              À gauche, celui de la Sainte Vierge, avec une statue de celle-ci et l’Enfant Jésus, haute de 1 mètre, en bois polychrome, du 2e tiers du XIXe siècle. 

              La statue de la Vierge est habillée de robes et de dentelles de la moitié du XIXe siècle. La couronne de la Vierge et de l’Enfant Jésus ont été réalisées par H. Culot, poinçons belges (1831-1868). 

              La couronne avec le globe crucifère est du 2e tiers du XIXe siècle, composée d’argent et de pierres de fantaisie. 

              La couronne de la Vierge est haute de 12 cm, celle de l’Enfant Jésus est haute de 8,5 cm. 

           À droite, sur l’autel de saint Rémy de Reims, statue en bois de 105 cm de haut représentant le saint évêque, avec la colombe lui apportant l’ampoule contenant l’huile baptismale. Actuellement, le Saint Sacrement se trouve dans le tabernacle de l’autel dédié à Saint Rémy.

 

  

Sculptures 

              La statue du Sacré-Cœur, datant du 4e quart du XIXe siècle, tilleul peint, haute de 150 cm. En face, celle de la Vierge, de la même hauteur. 

              Deux consoles avec cartouche muet et tête d’angelots, des 2e et 3e quarts du XIXe siècle, bois peint de 50 cm de haut. 

              L’une supporte la statue de saint Roch, du XVIIe siècle, bois polychrome de 84 cm de hau­teur. À droite, l’autre, celle de saint Joseph portant l’enfant. 

              Autres statues : saint Eloi avec l’enclume, sainte Barbe avec la tour, le Christ ouvrant les bras, saint Louis de Gonzague( ndlr. non identifié), saint Antoine de Padoue sont dans la nef de droite. Dans la nef de gauche, au fond, sainte Thérèse et l’Enfant Jésus et près de la fenêtre de l’autel de la sainte Vierge, une statue du Sacré Cœur. 

              Sur les marches de l’autel de droite, on a déposé une statue en bois polychrome de saint Rémy. C’est cette statue que les marcheurs promènent dans le village le 2e dimanche de septembre. Toutes ces statues, hautes d’un mètre sont du XIXe siècle. 

 

 

Mobilier 

             Pour adapter l’église à la nouvelle liturgie voulue par Vatican II et à l’occasion des 25 ans de sacerdoce du curé Van Huland, en 1967, on supprima le banc de communion et on posa un nouvel autel en fer forgé et bois, pour la célébration de la messe face au public. 

              En 1971, l’église fut équipée d’un chauffage à air chaud. 

              En 1990, on enleva la chaire de vérité, devenue inutile à cause des changements liturgiques, on déplaça les deux anges en prière des côtés du maître-autel vers la chapelle funéraire des comtes d’Oultremont.     

             Deux confessionnaux, style néo-classique, du 2e et 3e quarts du XIXe siècle, en bois, avec guichet (bawète) et « li plantche à traus », planche trouée servant lors de la confession. 

              Deux bancs avec banquette, du XIXe siècle, en bois, mesurant 100 x 179 x 96 cm. 

              Un fauteuil, avec médaillon en tapisserie, avec monogramme de Marie, du 2e et 3e quarts du XIXe siècle, en bois et tapisserie, de 73 cm de haut.

 

  

Fonts baptismaux 

              Ils sont du XVIe siècle, en calcaire carbonifère, ayant une hauteur de 103cm. Une retaille a été faite au début du XXe siècle. Le couvercle est du XVIIIe siècle en laiton, haut de 75 cm.

 

  

Autres récipients 

              Il y a une cuve portative avec couvercle, renfermant deux boîtes aux Saintes Huiles. Elle est du XIXe siècle, en laiton, de 30 cm de haut. 

              Un lavabo, ou fontaine de sacristie des 2e et 3e quarts du XIXe siècle, en métal repoussé et peint, 75 cm de haut. 

             Outre le tambour qui est en bois, style moderne, il y a, à gauche et à droite, des bénitiers en pierre taillée et creusée en espèce de cuvette pour l’eau bénite. 

 

 

Objets du culte 

              Un calice, le pied orné d’une croix, poinçons belges, 1831-1868 et les lettres S.L.R. en argent de 25,5 cm de haut. 

              Trois canons d’autel, lithographies de Targis, éd. Chez Targis à Paris, et Caser, frères à Saint-Goudens, d’après inscription, moitié du XIXe siècle, décor néo-gothique, cadre de cuivre, repous­sé et argenté, le premier avec le Saint Sépulcre, signé, de 36 x 45 cm, le second avec Jésus au Jardin des Oliviers consolé par un ange, de 21,5 x 26,5 cm, le troisième avec Jésus rencontrant Véronique et tombant sous la Croix, de 21,5 cm x 26,5 cm. Ceci est remisé à la sacristie aujourd’hui. 

              Un ciboire par Charles de Nalinnes, de Dinant, poinçon G.I.M., moitié XVIIIe siècle, argent. 

              Une croix de procession, 2e ou 3e quart du XIXe siècle, bois doré, 105 cm de haut. 

              Un crucifix, Christ du XVIIIe siècle, croix du XIXe siècle, hauteur 56 cm. 

              Un encensoir avec têtes d’angelots, 2e ou 3e quart XIXe siècle, métal argenté, de 29 cm de haut. 

              Un goupillon, métal argenté, 2e ou 3e quart du XIXe siècle, 15 cm de haut. 

              Un ostensoir-soleil, par Charles de Nalinnes, de Dinant, d’après inscription, c’est un don du baron de Lierneux et de la population, en 1742. 

              Sur le pied, un agneau crucifère et têtes d’angelots, striches et poinçon G.D.N. – daté 1742, en argent, de 65,5 cm de hauteur. 

              Un seau à eau bénite, métal argenté 2e ou 3e quart du XIXe siècle. 

              Deux reliquaires en forme de coffret, avec têtes d’angelots, bois doré, du 2e quart du XIXe siècle, 30 x 27 x 17 cm. 

              Un thabor avec têtes d’angelots, métal argenté et repoussé, du 2e tiers du XIXe siècle, de 12,5 x 24 x 20 cm. 

 

 

Le luminaire 

              Six chandeliers en laiton coulé, 83 cm de haut sur le maître-autel. 

              Huit chandeliers de la moitié du XIXe siècle, bois doré, 94 cm de haut, portant sur le pied les ini­tiales de la famille d’Oultremont. 

              Six chandeliers sur pied, portant sur le pied l’Agneau de l’Apocalypse, Vierge à l’Enfant et Cœur, métal argenté et repoussé, 96 cm de haut.

                     Définition de certains objets du culte : 

·      Globe crucifère : qui porte une croix 

·      Vexilifère : accosté de palme d’un oiseau 

·      Thabor : espèce de coupe pour les osties 

·      Manipule : ornement que porte le prêtre sur le bras gauche quand il célèbre la messe. 

·      Étole : ornement formé par une bande d’étoffe parfois élargie à chaque extRemyté. 

 

 

Le chemin de croix 

              Il est de facture classique et moderne, représentant les quatorze stations de la Passion. Il commence dans la nef de gauche pour finir dans la nef de droite. 

             À la fin du chemin de croix, sur une plaque, on lit : « ce chemin de croix fut érigé en mémoire de M. l’Abbé Georges Frère, curé de Presles pendant 6 ans. 1930-1936 ».

 

  

Les vitraux

              Les neuf verrières ou fenêtres en plein cintre sont vitrées en verre blanc, de forme carrée alter­nant avec des ronds. 

            Aux deux tiers de la hauteur de chaque verrière, un vitrail en verre coloré représente saint Paul, Jésus-Christ, saint Pierre, sainte Marie d’Oignies, Moïse, Isaïe, Jérémie, saint Jean-Baptiste. 

              Sur une plaque, on peut lire : 

« Les Vitraux offerts par les Paroissiens et des Amis rappellent le Jubilé d’or sacerdotal de Monseigneur Lucien Cerfaux, 1908-1958 ».

 

 Cliché : DOC037

 

La chapelle N.D. de la Salette dans l’Église 

              Elle est greffée sur la nef de gauche et elle sert de chapelle funéraire à la famille des comtes d’Oultremont. Sous elle, se trouve le caveau où sont inhumés les représentants défunts de cette noble famille. 

              Les plans furent approuvés en 1869 et réalisés par l’architecte Devigne [9]. 

              La chapelle porte en lettres dorées : « N.D. de la Salette, Priez pour nous … » 

              Elle est surélevée et fermée par une grille en fer forgé à deux battants. Un escalier de quatre degrés à même le pavement y donne accès. 

              Sa réalisation a été faite en employant le marbre noir et blanc. 

              L’intérieur de la chapelle peut avoir environ quatre mètres sur cinq, le pavement en marbre noir et blanc. 

              Dans les murs latéraux sont percées deux verrières de vitres blanches donnant l’éclairage dans la chapelle. Une fenêtre derrière l’autel complète l’ensemble. 

            Un escalier de deux degrés donne accès à l’autel qui est de marbre blanc et noir. Le taber­nacle est décoré d’un petit Christ en croix. Sur la table repose depuis 1869 le groupe de Notre-Dame de la Salette et les voyants Maximin et Mélanie, en pierre blanche, faisant 86 x 56 x 22 cm, accompa­gnés de deux chandeliers. Sur les marches de l’autel, on a déplacé deux anges à genoux venant du maître-autel. 

              Sous la table, par devant et au centre, se lisent les armoiries des comtes d’Oultremont-Bryas. 

              Sur le pavement, outre un porte-cierges en cuivre d’un mètre de haut à treize bougies, il y a de chaque côté de l’autel, une couronne en bronze formée par des branches de roses. 

              Sur les murs latéraux, des plaques de marbre blanc sont gravées et portent les noms des comtes et comtesses défunts enterrés là. 

              L’extérieur de cette chapelle n’offre rien de bien particulier ; c’est une construction en briques sur soubassement de pierre de taille, recouverte d’un toit de zinc. Dans la façade s’ouvre une porte donnant accès au caveau, par le vieux cimetière. 

 

 

Les cloches 

              Il y en a trois :

 

 Cliché : DOC040

Cliché : DOC041

Cliché: DOC042

 ·      MARIE, elle a 65 cm de haut, elle fut fondue en 1813 par le fondeur Antoine Nas. Elle porte le nom de Marie-Françoise-Charlotte, fille de Théodore de Lierneux dernier baron de Presles.  

·      REMY, haute de 60 cm et pesant 150 kg, elle fut restaurée dit l’inscription écrite sur la cloche par le comte Émile d’Oultremont et sa femme Marie-Françoise de Lierneux en 1849. C’est le fondeur AL.J Van Aerschoot van den Gheyn qui fit ce travail. Cette restauration signifie-t-elle refonte de la cloche ?  

·      JACQUES est la plus récente, elle remplace MARIE-EMILIE depuis 1990 [10]. Elle porte le nom du comte Jacques d’Oultremont, ancien bourgmestre qui s’opposa le 26 août 1943 avec le curé Émile Doutreluigne, à l’enlèvement des cloches par les Allemands. Ces derniers vou­laient les refondre et en faire des canons. 

      Les cheminots de la gare de Couillet-Montignies « sauvèrent » les deux cloches de Presles enlevées (Marie-Émilie et Rémy) et beaucoup d’autres de la région. Après la guerre, Marie-Émilie émigra jusqu’en 1947 à Buvrinnes : il fallait être solidaire des paroisses qui n’avaient pas eu la même chance que Presles.

 Cliché DOC046

Mais fatiguée de ses pérégrinations, fêlée, elle sonnait faux. En 1990, à l’initiative du Conseil de Fabrique et du Conseil paroissial, et grâce à la générosité des Preslois, la firme ACCARD d’Annecy fondit la nouvelle cloche : Jacques. L’ancienne trône aujourd’hui dans le fond de la nef gauche.

 

 

Les sonneurs de cloches 

 

Les cimetières 

              À Presles, comme partout, on inhuma dans l’église et dans les cimetières qui se trouvaient sur les côtés, le long des murailles du monument. 

            Les seigneurs de Lierneux furent inhumés dans l’église. Malheureusement, lors des travaux de reconstruction en 1854, il ne fut pris aucun soin pour conserver les pierres tombales qui se trou­vaient dans le vieux cimetière. 

              Vers la fin du XVIIIe siècle, l’Église prescrivit que le cimetière serait le lieu habituel des inhuma­tions. 

              Dès 1772, Marie-Thérèse promulguait des arrêtés interdisant d’inhumer dans les églises ou les chapelles. 

           Le 26 juin 1794, Joseph II réglementa les enterrements et les cimetières. Outre qu’il défendait toute inhumation dans les églises et des chapelles particulières, il ordonna que les cimetières soient bien soignés et clôturés. 

             Adrien de Lierneux, fils du dernier seigneur de Presles [11] décédé en 1819, demandait dans ses dispositions testamentaires à être inhumé dans une chapelle particulière que l’on bâtirait sur la colline par-dessus les bâtiments du vieux moulin banal. Cette faveur ne fut pas accordée par les autorités. Pour cette raison, on ne sait pas où il a été inhumé. 

 

 

a)      L’ancien cimetière 

            Il entourait l’église et était clôturé par des haies d’épines, probablement ombragé de tilleuls « que Sire de Gland at planté et grefé les abes de la semontière » en l’an 1618. 

             Le pasteur de cette époque jouissait de toutes les récoltes qu’il pouvait faire sur les terrains des cimetières 14. 

            En 1699, Dominique Baudry, curé de la paroisse, faisait la déclaration suivante : 

« Estants les fructs sur les commentaires appartenants au vestis come en cas de besoing justificant par records ». 

          Les habitants demandèrent à pouvoir faire pâturer les herbages croissant dans les cimetières. Cette demande fut refusée, le droit resta acquis au curé de la paroisse, qui pouvait seulement fau­cher, faner et faire son profit des fourrages sans les « pâturesians ». 

            Donc, la mise de bestiaux au pâturage dans le cimetière aurait été regardée comme une profa­nation du Champ de Repos. 

           Au début du XXe siècle, des arbres ombrageaient les tombes de nos aïeux. Ils furent abattus lors de la désaffectation. La vente rapporta à la commune, 18 francs, soit un marronnier pour dix francs et seize thuyas à 50 centimes[12]  pièce [13]. 

            Du cimetière entourant l’église, il n’est resté aucun monument, seuls quelques débris de pierre traînent dans les herbages. 

           Après la désaffectation réglementaire, le terrain fut nivelé et enclos par une haie de troènes et quelques thuyas y croissent dans la végétation folle, plus ou moins sauvage. 

             De la grille d’entrée, on accède au caveau sépulcral de la famille d’Oultremont, seule autori­sée à avoir une sépulture en cet endroit. 

           C’est dans cet enclos qu’ont été remis en place les monuments aux soldats morts au cours des deux guerres mondiales, et deux monuments lapidaires rappelant le passage de deux curés qui, fin du XIXe siècle, desservirent la paroisse. 

 

 

b)      Le cimetière actuel

 Cliché IMA002

              La reconstruction de l’église et la transformation du vieux Presles, vers la moitié du XIXe siècle, furent les causes de la désaffectation qui obligea la commune à en créer un nouveau [14]. 

 

 

Le terrain 

              Les édiles durent se résoudre à choisir un terrain suffisamment grand, rapproché de l’église et convenant pour faire un nouveau cimetière. 

              Nous avons trouvé deux écrits se rapportant à l’achat du terrain : 

1° - en date du 20 mars 1859, le Conseil communal proposait d’installer le nouveau cimetière au lieu-dit Pré Dumont, 10 ares, appartenant à Jean-Joseph Duculot et à Pierre-Joseph Moureaux ; 

2° - une partie de jardin appartenant au Comte d’Oultremont et à Md. Pierre Wauthier et enfants, situé à Presles, au lieu-dit Jacob, joignant d’un côté à la rue Haute et des trois autres côtés au dit Comte. 

« Estimé à raison de cent cinquante francs l’are, tant la partie de M. le Comte, contenant neuf ares 35 ca que celle de la famille Wauthier, contenant un are 53 ca le tout faisant un ensemble de onze ares ». 

              Lors de la passation de l’acte de vente, en avril 1867, la valeur locative de ce bien représen­tait 2,50 francs. 

 

 

Commodo et Incommodo 

              Le 5 mai 1867, l’enquête ne rencontra aucune objection de la part des habitants, pour l’établissement du cimetière en cet endroit de la rue Haute. 

 

 

Cahier des charges 

              Devis estimatif pour la construction du mur de clôture. 

              Selon la loi, les cimetières doivent être renfermés par une muraille. Il avait été prévu le 16 juin : 

1.       Terrassement du mur de fondation : 53 m² à 0,40 francs 

2.       Maçonnerie en moellons : fondation : 53 m² à 9,50 francs 

                                                            élévation : 125 m³ à 7,10 francs 

3.       Pierres de taille pour couverture du mur et deux pilastres : 9 473 m³ à 90 francs 

4.       Serrurerie : une grille avec serrure : 200 kg à 0,65 francs [15]        

 

 

Adjudication et réalisation 

              Les travaux de réalisation sont adjugés et seront entrepris le 20 septembre 1867, pour la somme de 2 300 francs, par Georges Dor, entrepreneur à Vitrival. 

              La première inhumation dans le nouveau cimetière fut celle d’une femme de Roselies, dont on a perdu le souvenir du nom, après 1870. 

            Au cours du XXe siècle, le cimetière a dû être agrandi. On peut en constater les surfaces par les murailles, les tombes et les caveaux – en matériaux du temps passé et ceux de nos jours. 

              La muraille est en bordure des rues du Pont et rue Haute. 

 

 

Le coin des pendus 

              Jadis, il n’était pas d’usage que les pendus, les noyés, les suicidés, les réprouvés, aient une sépulture dans une terre bénite. 

              Les anciens désignaient le coin à droite du porche actuel de l’église qui, anciennement, se trouvait derrière le chœur de l’édifice, comme l’endroit où étaient enterrés les gens de mauvaise vie, et ce, sans cérémonie religieuse. 

 

 

La roche ou pierre dite « tête de mort » 

              Sur le côté gauche de l’église, une roche restée à l’état naturel offre toutes les caractéris­tiques d’un crâne humain. 

              Selon les anciens, cette roche serait bénéfique pour guérir certains maux. 

 

 

Le vieux calvaire 

              Sur le côté gauche de l’ancien cimetière, au fond de l’impasse, à l’abri des intempéries, il est un vieux calvaire, dont nos plus anciens informateurs nous disent que, jadis, il se trouvait à l’entrée du Champ du Repos. 

 

 

Le presbytère

 

a)      Emplacement de l’ancien presbytère 

                Autrement dit « la Cure » et, plus anciennement, de 1468 à1591 « la maison du vestis » ; il est assez difficile d’en fixer l’emplacement, d’autant plus qu’en certains temps, notre village était desservi par trois prêtres. 

            Il y avait, bien sûr, un curé, qui était aidé par des vicaires, mais attachés à des autels ou cha­pelles qui n’ont plus été remises en place dans la nouvelle église. 

              Dans un document du XVIe siècle, nous relevons : « une pièce de preit en es maretz derrière la maison delle vesture ».

             La maison du « vestis », autrement dit du prêtre desservant, se serait trouvée non loin de l’église, elle touchait à un pré près du marais, qui actuellement serait la petite partie de l’étang du château.

              Des notes tenues comme mémoire renseignent divers travaux faits à la cure au XVIIe siècle :

 -          « que Sire Pierre de Gland at planté et greffé les arbres de la cémentière l’an 1618, et du jardin de sa maison ;

 -          at faiet plancheir à sa venue en 1617, at faiet un establi en 1640, à ses despens, at faiet à la mai­son une croix de pierre taillée et deulz verrières (fenêtres) ou carreaux (vitres) là où il n’y en avait pas ;

 -          en 1748, le Révérend Zoude, curé et personne de Prelle, paye la taxe pour trois cheminées de la maison pastorale [16]. »

  

           Selon nos recherches, la cure de cette époque était peut-être la maison qui se situe près de l’église, habitée actuellement par les comtesses d’Oultremont. 

 

 

b)      Le presbytère actuel

           C’est celui que nous connaissons, rue de l’Église. Le plan Popp déterminait une maison située section B, n° 213, pour 1 are 30 ca, avec deux jardins  totalisant 8 a.50 ca.           

          Depuis, le tout a été entouré de murs et est repris au compte de la Commune.  

       Ce terrain, sur lequel la cure est bâtie depuis 1808, aurait été cédé par Théodore-Xavier de Lierneux, baron de Presles, moyennant un échange avec la commune. 

          Plus tard, en date du 10 novembre 1859, le Conseil communal dit ce qui suit : 

« En échange du jardin du presbytère n° 212, section B, de 3 ares 18 ca, contre 4 ares 16 ca n° 206 – 208 – 210 et 211 section B. les murs doivent être solidement reconstruits aux frais du Comte à une hauteur égale à ceux du parc [17] ». 

          Actuellement, la cure est propriété du comte Jacques d’Oultremont qui la loue. 

         Autant que nous avons pu le faire, vu la rareté des documents comme nous l’avons dit ci-avant, nous avons imaginé ce que pouvait avoir été l’église de Presles, de son origine à nos jours. 

         Dans un autre domaine, nous allons essayer de reconstituer les revenus de l’église et de ses desservants mais, étant donné la rareté des documents, nous ne pourrons être complet. 

 

 

Des registres paroissiaux 

              Sous l’ancien régime, le curé tenait l’État Civil. Dans ses registres, en principe, il devait ins­crire au jour le jour les baptêmes, les mariages et les décès. 

              Nous avons dit, en principe, mais c’était une obligation ; seulement, des erreurs, des omis­sions, ont été commises. 

              Certains curés, plus soigneux, faisaient la relation dans leurs registres, de certains faits ordi­naires ou extraordinaires, dont ils étaient les contemporains. 

              Pour la postérité, les curés desservant la paroisse de Presles ne nous font rien connaître de ce qu’ils ont vu et entendu de leur vivant. 

              Le curé Alexis-Joseph Zoude a été vraiment le seul desservant à écrire la liste des confirma­tions, que nous faisons suivre ci-après [18]. 

              Les registres paroissiaux de Presles, conservés à Mons, sont en très mauvais état, rongés par les souris ; les feuillets jaunis ont subi l’outrage des temps car les curés les conservaient dans un local humide où l’eau des pluies s’infiltrait (voir ci-avant : il pleuvait dans l’église ancienne). 

               Les registres sont au nombre de trois : un pour les baptêmes, un pour les mariages, un pour les décès. 

              Les premières inscriptions datent de l’an 1609 et 1612 – ils finissent à la Révolution Fran­çaise. 

             Écriture latine, parfois illisible, nous avons augmenté notre travail en compulsant les registres de l’État-Civil de la Commune de Presles, jusqu’en l’an 1890 inclus. 

              Cela nous a permis de relever toutes les anciennes familles et leurs représentants qui ont vécu et se sont succédé pendant plus de trois cents ans. 

              La mise en ordre par lettre alphabétique, et la suite des dates de leurs descendants, nous a permis de savoir que 1 067 familles ont vécu sur notre territoire pendant cet espace de temps. 

              Nous savons, et nous pouvons l’affirmer, qu’aujourd’hui encore, des descendants de ces familles anciennes vivent et travaillent à Presles. 

             Cette nomenclature de noms, de prénoms et de dates est très curieuse et intéressante pour dresser la généalogie de certains Preslois défunts ou encore en vie.

  

 

N.B. :    le registre des confirmations du curé Zoude  

                  La confirmation pouvait être conférée en dehors de la paroisse, et même du diocèse. 

              Des habitants du village, paroisse liégeoise, furent confirmés indifféremment par l’évêque de Liège et celui de Namur. 

            La liste que nous a laissée le curé Alexis Zoude n’est pas bien longue, mais elle est très curieuse pour les lieux et les dates. Voici donc la transcription de cette liste [19] :

 

1671     Sart-Eustache                                                            1722     Oignies 

1679     Oignies                                                                      1726     Marchienne-au-Pont 

1682     Châtelineau                                                                1730     Châtelet 

1682     Presles                                                                       1736     Sart et Oignies 

1685     Sart et Oignies                                                           1750     Aiseau et Le Roux 

1688     Oignies                                                                       1755     Fleurus et Oignies 

1698     Châtelet                                                                      1760     Presles 

1705     Oignies                                                                        1782     Florennes 

1718     Saint-Gérard

 

              On remarquera que Oignies est souvent cité. L’Évêque y trouvait sans doute la sécurité, le gîte et le couvert chez le Père Abbé.

 

  

Influence des religieux des environs 

              L’influence religieuse du Prieuré d’Oignies s’étendit sur les paroisses et, en particulier sur celle de notre village. 

              Il n’en est pas moins vrai que les religieux du couvent de Saint-François à Farciennes auront aussi leur influence sur la communauté presloise. 

              On observe dans « Le Liber conventus St Francisci ad Sabam » que les récollets avaient des stations à Châtelet, Fleurus, Fosses, Charleroi, Gerpinnes, etc. 

              Des religieux allaient prêcher et on connaît les « termini », c’est-à-dire les localités où se termi­naient leurs courses. 

              En ce qui concerne notre village, il était repris dans le « termini de Fosses » avec tous les villages environnants. 

              Jadis, les religieux franciscains s’en allaient prêchant et mendiant, le sac au dos, ils emprun­taient pour aller à Gerpinnes, un chemin sur la limite de Châtelet avec Presles, qu’on dénomma « li Tch’min dès prétenêux ». 

              On raconte - mais que ne racontaient pas nos anciens villageois - qu’au temps passé, les reli­gieux venaient de leur couvent de Farciennes par le chemin de Pont-de-Loup à travers la campagne, en poussant leur charrette pour charger ce que la charité chrétienne voulait bien leur donner, soit du foin, de la paille, du grain ou d’autres denrées. 

              Il est un fait que leur influence fut grande dans les siècles de Foi car, dans la nécrologie de leur couvent, on rencontre des noms de personnes de Presles qui payèrent pour dire des messes pour eux ou pour des membres de leur famille. 

 

 

Les revenus et bénéfices 

              Nous n’avons aucune idée des revenus de l’église à sa fondation. 

              Aucun document n’est parvenu à notre connaissance pour que nous puissions situer le « man­sus » ou les « quartiers » bien fond lui donnés dès son origine. 

              Pourrions-nous faire l’hypothèse que des revenus étaient perçus sur des terres et prés dont le toponyme ou lieu-dit est connu sous l’appellation d’un saint ou d’une sainte ou autrement. 

              Par exemple, on trouvera : 

Le Champ Saint Remy 

La terre Saint Remy 

Le Pré Notre-Dame 

La Terre du Bénéfice 

Le Try Tauria[20]

  

 

Les bénéfices 

              Avant de les passer en revue, étudions d’abord un document du XVIIe siècle qui nous fait connaître les bénéfices de l’Église et des Autels consacrés de l’ancienne église. 

Prcel = ecclesia = 40 mod.                                                    Personnatus = 24 mod. 

Altare Marie = 6 mod.                                                             Altarae Catharinae = 10 mod. 

Altarae Nicolae = 5 mod. 

              Ceci nous fait savoir que l’église Saint Remy est desservie par un pasteur – Personnatus – dont nous parlerons plus loin et que, dans l’église, il y a trois autels consacrés.

               L’église était inscrite pour 40 muids d’épeautre et d’avoine que le pasteur prélevait de la dîme dans les limites déterminées, ainsi que des prés, terres et bois, et de produits – revenus du bénéfice sous l’invocation de saint Nicolas, lequel était incorporé au dit pastorat pour une valeur de 5 muids. 

              Il était inscrit 31 muids à la charge personnelle du seigneur de Presles. 

              Aux anniversaires, il était prévu 24 muids d’épeautre pour le pasteur. En son temps, le révéren­dissime Dominique Baudry, doyen de Châtelet, désigné par l’archidiacre, leva ce revenu en qualité de pasteur et personne de Presles (voir ci-après). 

              Dans l’ancienne église, du côté de l’Évangile, existait un bénéfice sous l’évocation de la Bienheu­reuse Vierge Marie, qui était à charge du seigneur temporel du lieu, inscrit pour 6 muids. Le recteur Gisbenus Delmotte devait y célébrer une messe par mois. 

              Du côté de l’Épître, il existait un autre bénéfice sous l’invocation de sainte Catherine – à charge du même seigneur, inscrit pour 10 muids ; le recteur devait y célébrer la messe à certains jours. 

              Il existait un rôle désignant le pasteur et ses paroissiens. Chaque chef de famille devait, par an, au pasteur, 6 patards pour le sel. 

              Certains curés, au XVIIIe siècle, eurent bien des embarras avec tous ces muids de céréales. Il leur était reproché de faire des entrepôts de foin, de paille et de grains sur la voûte de la nef centrale de l’église, convertie en grenier. 

              Néanmoins, les autorités ecclésiastiques n’y trouvèrent aucun inconvénient [21]. 

              De ce document, nous voyons qu’il y a un curé qui est doyen de Châtelet et personne de Presles. Il est assisté de deux prêtres, directeurs d’autels que nous ne connaissons plus. 

              Nous observons que la communauté presloise devait intervenir pour payer l’encens et aussi pour l’huile et les cierges, soit qu’ils soient fabriqués, ou le suif livré en vrac 26. 

 

 

Donation de la dîme de Presles à l’église 

              En 1258, Nicolas, seigneur de Presles, fils aîné de Hugues, avec ses frères, participa à la donation de la dîme de Presles, à l’Église de Saint Lambert, de Liège [22]. 

              Il s’agit de Hugues de Rumigny-Florennes, décédé avant 1258, qui avait épousé Mahaut ou Mathilde d’Avesnes. Il naquit cinq fils de cette union :  

 

1° - Nicolas de Rumigny, seigneur de Presles 1258-1292 

2° - Egide ou Gilles 1264-1308 

3° - Hugus 1258-1303 

4° - Guillaume 1258 

5° - Jean 1258 

 

              Nicolas de Rumigny, seigneur de Presles 

              Ép. N-n 

              D’où             

 

             Jeanne, dite dame héritière de Presles, qui épouse Thiry de Haneffe, dit de Seraing-le-Château, seigneur de Presles par son mariage, qui décéda le 20 février 1357. 

              Ce serait en 1258 que la grosse dîme de Presles aurait été donnée au Chapi­tre de la Cathédrale Saint Lambert de Liège, qui était propriétaire de terres, de prés et de bois à Presles . 

              La grosse dîme, d’abord levée par le chapitre de Saint Lambert de Liège, aurait été cédée au seigneur de Presles, qui dût satisfaire aux besoins de l’Église Saint Rémy à Presles.

 

 

 Revenus de la dîme 

              La dîme, ressource annuelle pour les églises et le clergé, était prélevée sur les récoltes et les autres produits agricoles. 

              Tous les habitants payèrent directement ou indirectement la dîme à l’église et au curé. 

              Toutes les terres étaient imposées, les prélèvements s’opéraient sur tous les produits de la terre, les légumes, les fourrages, le bétail, etc.… [23] 

              Le revenu de cette imposition était destiné à l’entretien de l’église et du luminaire et à subvenir aux besoins des pauvres et à ceux du prêtre paroissial. 

              Si dès l’origine il en était ainsi, il advint un temps (XVe siècle) où les pauvres furent dépossé­dés de leur part. Un organisme dit « La Table des Pauvres » fut instauré pour organiser et régir les biens des pauvres. 

 

 

La grosse dîme 

              On distingue d’abord la grosse dîme, qui était imposée sur les céréales. 

              Le gros décimateur qui percevait le droit ou celui qui en avait le fermage : car les dîmes furent passées et adjugées au plus haut enchérisseur, devait payer une redevance en nature ou en argent (parfois les deux) à l’église 28. 

 

 

La menue dîme

               Ou dîme verte, était un bénéfice que le curé percevait sur les jardins, les légumineuses, le chanvre, le lin.

 

 

 Les novalles

               Il percevait les « novalles » – novalis – ou – dîmes nouvelles, imposées sur les terres nouvelle­ment mises en culture. Elles s’étendaient fin du XVIIe siècle aux cultures de trèfle. 

              D’abord semé en petite quantités, celui-ci ne fit pas l’objet d’une taxation mais, par la suite, semé en abondance, il fut reconnu comme un revenu soumis à la dîme – au profit du curé de la parois­se. 

              La menue dîme et les novalles pouvaient être aussi affermées. 

              En résumé, nous pouvons dire que le curé de la paroisse était bénéficiaire, de date immémo­riale, des revenus de la menue dîme, augmentée plus tard de la dîme sur les nouvelles cultures. 

              Quant au gros décimateur il devait annuellement un « tribut » à l’église (voir ci-après). 

 

 

District de dîmage 

              Dans notre village, il existait plusieurs cantons ou districts de « dîmage ». 

              Le travail des terres au temps passé se faisait de tout autre manière qu’aujourd’hui. 

              Le territoire était divisé et recevait telle ou telle culture, selon les ans et la période de repos des terres. 

              Chacune des parties s’appelait « un canton ». 

              Le droit à la grosse dîme ne pouvait s’étendre sur la menue dîme, ni sur les ronds grains et autres légumes que, depuis toujours, percevait le curé, ainsi que sur les chanvres et les lins cultivés sur le canton de la grosse dîme. 

              Des contestations, peut-être même des procès, durent parfois s’élever entre le gros décima­teur et le curé pour la perception du droit. 

              En 1704, le gros décimateur demandait une révision des limites et des cantons : 

« Remontre très humblement le baron de Presles, qu’en qualité de gros décimateur du lieu et patron laïque, il possède et jouit des grosses dîmes contre les révérends pasteurs et personne dudit lieu, qui ont leurs partes distinguées par limittes et cantons ; mais come les vieilles vicissitudes des temps, les noms des lieux par où les limittes passent sont comes évanouies et dans l’oubly, même des plus anciens dudict lieu, par la multiplication des nouveaux héritiers et propriétaires. 

Supplie d’ordonner le renouvellement des dittes limittes par un mesureur sermenté, aux frais des deux parties et faire justice (texte original) ». 

              La situation paraît donc embrouillée. Cette supplique ne nous apprend pas grand-chose, sinon que le seigneur du village tient la grosse dîme et, qu’en cette qualité, il doit satisfaire aux besoins matériels de l’église, comme on va le voir ci-après [24].

  

 

Obligation du décimateur envers l’Église 

              Un document trouvé aux Archives Communales de Presles est fort curieux et intéressant au point de le transcrire intégralement. 

              Malheureusement, il ne porte aucune date, ni indication de l’autorité compétente qui en fait l’ordonnance. 

              Néanmoins, d’après sa teneur, sa rédaction et l’écriture du scribe qui l’a rédigé, le papier aussi, quatre grands feuillets, nous le supposons du XVIe siècle. 

              Ce document comporte les obligations du gros décimateur envers l’Église. En l’occurrence, ici, c’est le seigneur du village. 

              Nous savons qu’au XVIe siècle, était seigneur de Presles-Roselies-Evesquoy (Bas-Sart), etc., Adrien de Havrech, grand et souverain bailli d’Entre-Sambre-et-Meuse pour le Prince et Évêque de Liège. 

             Suivra son fils Jehan de Havrech, seigneur des dits lieux et Prévôt le Comte (de Hainaut) à Valenciennes, qui aura un fils nommé Adrien de Havrech, seigneur aussi des dits lieux, et qui se titre Baron de Roselies. 

              Or, nous savons par les documents originaux, que ces seigneurs sont dépensiers, gros joueurs, empruntant de toutes parts, mais ne remboursant pas leurs dettes. 

              Ce qui devait arriver arriva : en 1626, la seigneurie était tellement hypothéquée, que le der­nier seigneur de Havrech, seigneur de Presles, etc., et aussi par son mariage, seigneur d’Aische-en-Refail, devra se résoudre à vendre toutes ses seigneuries. 

              La seigneurie, en 1625, sera vendue à Herman de Lierneux, déjà seigneur de diverses terres au pays de Liège. 

              Ce point d’histoire mis en vue, nous ne voyons pas que l’église Saint Rémy recevra tout ce qui est consigné sur ce document. 

              Les seigneurs de la maison de Havrech étant dans la déconfiture la plus totale, ils allaient à la ruine, ce qui arriva en 1625-1630. 

              S’ensuit donc le texte original de ce document :  

« A tous fidèles et Crèstiens, qui liront, veront et oront lire ce present escripts, par les reverends Doyens et pasteur (serait-ce encore celui de Fleurus ou déjà celui de Châtelet). 

Salut, soit par celuy qui est le père vray salut de tous, 

Pour autant que souventes fois nous sommes requis et interroguier du costes de nos mambours de nos Eglises et décimateurs ; 

Savoir quoy sont tenus et obligez, soit de droite et de coustumes, ce de quelques aultres antiquités et status à l’endroit de nos Eglises parochiales ; 

Ceulx qui retirent la grosse dismes ou bien la plus grande d’icelle située dans le district de la ditte Englise. 

Nous, Doyen et pastor tant pour la plus grande gloire de Dieu et honneur et décoration de son Temple, que pour la pacification des mambours décimateur, y joint le soing qui est requis pour l’ornement céans, aux dittes Englises, et pour réprimander les murmurations du vulgair, 

Àvons, en particulier et en général diligement recherché les droiets anciens, les coustumes et les sta­tus, et les avons confrontés avec les récens ». 

N.B. :    le texte que nous avons souligné sera commenté après la rédaction du document.

 

 « Les status de l’an mil trois cent vingte neuf, item, les recordations de l’archidiaconat faietes come dans l’englise de Liege sous laquelle estions ranger ; item, les recordations et coustumes de l’an mil cinque cent et deux, lequels estant diligement examinées et avec l’exclusion de toute faveur et aceptations de personnes sins ayant le principal regard à louange et l’honneur de Dieu, cherchant les concordes des personnes ecclésiastics et laïcs deteurnant et accomplisant toutes noises et murmura­tions, à l’insistance des iceuls, 

disons et avons récents mémoire selon les records prédits, allinstence des pères révérends prélats et seigneurs, que d’une coustume générale du temps passé depuis IIIC (300) ans environ, ijusques à présent observer les poincts et ci-dessous repris. 

Primes – C’estuy quy recoït la grosse dîme – ou la plus grande partie d’ycette, est tenu de livrer au pasteur du lieu où il recoit sa disme, tout ce qui luy est nécessaires touttes et quanttes fois qu’il vou­dra ou à icelluy qu’il comettra. 

Sy est tenu livrer tout ornement de l’Autel-parochial, livrer le pain et le vin, le feu pour la messe et pour touttes heures à chanter, soient de jours, soient de nuit, 

Le calice d’argent, le corporul, aux nappes serviètes ou couverture de l’Autel pour l’honnesteté ;  

Item, à la couverture d’en haut pour les araiegnées et aultres immundicités qui peuvent tomber delle voussure ; 

Au suaire pour nesttoyer les mains après l’ablution ; à la piscine ; au encensoir et encens pour servir tant à la messe qu’aux vêpres, solenités et doubles festes ; 

Au missel qui doit estre enveloppé de couverture avec un mouchoir pendant aux courtines de l’Autel dépendantes sufisament aulx deulx costès d’Ycelluy ; 

Aux ampoules ou possons, pour le vin, l’oawe (eau), aux ampoules pour le Sainct Chresme, l’huile saincte et l’huile des malades ; 

À une coupe d’argent pour mectre le Vénérable Sainct Sacrement ; à porter aux malades et au lieu décent pour conservé tant honestrement tout le Sainct Sacrement, avec la couppe en toute seureté ou aultrement soit en péril et à la lumière pour accompagner le Vénérable Sainct Sacrement quand on le porte aux malades, à la clochette ou sonette ; 

Au livre qu’on appele pastoral et au clercq lequel doit estre admis par le pasteur et non alias. 

Au graduel, au bréviaire avec notes antiphonaires, avec les himmes et l’office et psaumes fériales et au lieu pour les conserver et maintenir. 

Aux treis qui faict distinction entre le cœur et la nelphe, à la entretenir, et entretenir les dittes nelphes, et ce qui est nécessaire, et comme au vasseau pour mectre la benicte euwe avec au milieu de la grande nelphe. 

Au crucifix pendant devant le cœur avec les images de la Glorieuse Vierge Marie et de Saint Jean l’Évangéliste. 

Au lieux des Saincts-fonds, qui il soit renclos de treis. 

Au cyrion pascal et chandelles qu’on apelle matudinales selon l’usage romain. 

Au vasseau pour pousser la benedicte euwe, qui soit d’airain ou aultre matière prospice. 

À la grosse cloche qui soit suffisante pour estre ouye partout le districte de la paroisse et à la faire mestre dans la thour, laquelle doist estre plus haulte pour le moinse de septes pieds que la nelphe et à l’entretenir la ditte thour et la ditte cloche avecq cordes séantes et suffisantes. 

Aux despens qui se font à la synode par le doyen – et pour le clercq que pour l’archidiacre, ainsy l’exercice faict, il fault qu’ils soyent rembourser des deniers. 

Aux six deniers qui se payent aux doyens pour l’huile et le crèsme. 

Aux torraulx et porcque males qu’on appele communs et les mectre dans est mains d’un fidel servi­teur que sy par cas d’aventures, par une grande furiosité ou pétulance, mais non par négligence du serviteur, ils descouvrent par les chemins et preits, leurs maistres ne sera en rien tenu restituer, que si luy ou leur maistre les laissoit, si quelqu’un les trouve parmy ses biens les pourra chasser sans blesser ou tuer, ains advenoit telle chose celui seroit tenu restituer que siluy ou leur maistre les lais­soit sortir du matin au soir sans bonne garde et qu’ils fassent grands et notables domages à autruy, nous ne voulons excuser leurs maistres d’amendes ny de satisfactions à la partie offensée, craignant que ce qui est concédé à la communauté pour son bien ne vienne à réussir à son détriment et doma­ge. 

Yceult décimateurs sont encoire obligier a plusieurs aultres choses lesquelles pour le moment ne sont en nostre memore, considéré qu’ils sont tenus à ce qu’il est nécessaire à ung pasteur pour deuement faire son office pastoral qui se doibt tirer par icelluy à cause de la receptions des dismes. 

Nous disons encoire que le pastor qui at quelques parties de dismes n’est tenu à rien que dessus ci dict, voyant qu’il at cela come pour sa portion canonique, pourveu qu’il estudie et enseigne son peu­ple et at administrer les Sacrements. 

Voilà nostre record, lequel avons conceu et dict par mutuel consentement ayant eult regards aux ancien­nes coustumes ».   

 

Commentaires

               Ce document manuscrit comportant quatre pages d’écriture, nous apprend beaucoup de cho­ses concernant l’Église de Saint Rémy à Presles. 

              En suivant dans la rédaction, nous extrayons certains passages et en donnerons une explica­tion selon nos moyens. Tout cela se rapporte à l’église ancienne, et cette recherche qui concerne « le gros décimateur » pourrait remonter jusqu’à la fondation de l’église de Presles. 

1.       De droicts et de coustumeschercher depuis quand et comment les dîmes étaient perçues par les deux parties, selon l’usage et les coutumes. 

2.       Quelques autres antiquités 

Il s’agit de remonter le temps, jusqu’à l’origine  si cela est possible. 

3.       Honneur et décoration 

Le gros décimateur qui lève la grosse dîme est tenu de fournir la décoration de l’église et de s’en faire honneur. 

4.       Murmurations du vulgair

 Cette assemblée est tenue pour savoir faire le partage et la distinction des districts de dîma­ge, afin que la population en soit satisfaite et qu’il n’y ait pas d’objection. 

5.       Mambour et décimateurs

 Pour que chacun reçoive sa part. 

6.       Droits anciens, les coustumes et les status 

Rechercher par tous les moyens, les usages et les coutumes pratiquées par ceux qui perçoi­vent les dîmes. 

7.       Mil trois cent vingte neuf 

On retrouve un record concernant le partage de la dîme qui remonte à l’an 1329. 

8.       L’englise de Liege

 Il est bien clair que l’église de Presles fait partie du diocèse de Liège. 

9.       Mil cincque cent deulx 

On trouve un autre record qui date de l’an 1502. 

10.   Personnes ecclésiastiques et laïcs 

Il fait appel à des gens d’église et à des habitants pour venir dire ce qu’ils savent sur la per­ception de la dîme. 

11.   Des pères révérends prélats et seigneurs 

De part et d’autre, chacun doit avoir sa part. 

12.   IIIC

 La levée de la dîme remonte à trois cents ans. 

13.   La grosse dîme 

Est levée par le seigneur de Presles – voir ci-avant l’article concernant la grosse dîme. 

14.   Touttes et quanttes fois qu’il voudra 

Le gros décimateur est obligé de satisfaire aux demandes du pasteur-curé. 

15.   Ou à iceluy qu’il comettra 

Quand le curé autorise de le remplacer. 

16.   Soient de jours, soient de nuicts 

Les offices peuvent se pratiquer autant le jour, que le soir ou la nuit. 

17.   L’Autel 

Sous cette mention, il s’agit bien de l’autel majeur, à l’exclusion de tous autres. 

18.   La couverture d’en haut 

Désigne les voûtes des trois nefs, qui doivent être entretenues et nettoyées par le seigneur. 

19.   À la messe, vêpres, solenités, doubles festes 

Cet article nous fait connaître les offices qui sont pratiqués. 

20.   L’encens 

C’est une résine aromatique tirée d’une plante d’Arabie et d’Abyssinie (le boswalia) qui, par combus­tion, dégage une odeur agréable et très forte. 

21.   Saint Chrème

 Huile sacrée servant aux onctions dans l’administration de quelques sacrements. 

22.   Vénérable Sainct Sacrement – porter aux malades 

Cet usage et coutume se pratique encore de nos jours. 

23.   Livre pastoral-bréviaire-graduel-himmes-psaumes 

Livres qui contiennent tout ce qu’on dit, qu’on chante aux offices religieux. 

24.   Aux treis

 Jadis, le chœur (sacré) était interdit aux paroissiens par un barrage fait d’un treillage de lattes en bois. 

25.   Les dittes nephes – la grande nephe 

L’église ancienne avait donc bien trois nefs, une grande et deux basses-nefs. 

26.   Un vaisseau pour mectre la benicte eau 

Sans aucun doute une cuve assez grande et une autre pour fabriquer l’eau bénite. 

27.   Saincts-Fonts renfermé par des treis 

Les Fonds baptismaux seront renfermés par un treillage (comme ci-avant). 

28.   Crucifix – Vierge Marie -  Saint Jean l’Évangéliste 

Représentation en bois de ces personnages : Jésus crucifié, sainte Marie, saint Jean, sont souvent représentés tous ensemble. 

29.   Cyrion pascal 

Cierge qui a été béni à la fête de Pâques. 

30.   Chandelles matudinales 

Relatif au matin, sans plus. 

31.   Vaisseau d’airain 

Alliage de divers métaux, dont le cuivre est à la base. 

32.   La grosse cloche, la thour 

Nous savons ainsi que l’église possède une grosse cloche, pendue dans la tour, qui sera de sept pieds plus haute que la nef. La tour et le clocher que Saumery a vus au XVIIIe siècle sont plus considérables en hauteur que celle de notre document, car sept pieds de Liège ne font que 0 m  291 778 x 7 = 2 m  042446 

33.   Synode 

Assemblée d’ecclésiastiques et de laïcs pour discuter des affaires de l’Église. 

34. Aux toraulx ou porque mâles 

Jadis, le curé du village tenait le taureau banal pour la reproduction de la race. Nul autre que lui ne pouvait avoir cet animal dans son étable. Naturellement, la monte – autrement dit l’accouplement – se payait… À raison de dire, qu’on fait argent avec tout. 

Sur le territoire, un pré était réservé au taureau du curé, il est encore dénommé le try Tauria  dans l’environnement du bois dit « la Taille Marie », encore une qualification reli­gieuse. 

 

 

Le personat  

              L’institution du « personat » doit être très ancienne. Il est libre de supposer la préexistence du personat sur le curé. 

              Au cours des XVIIe et XVIIIe siècles, de nombreux cas opposent le personat au curé ; cela paraît rendre la chose probante. 

              Souvent, on appelait « persones » les pasteurs primaires ou primitifs. 

              Antérieurement, au XVIe siècle, le terme « curé primitif » n’est guère en usage, le terme « per­sone » étant usité avec diverses acceptions. 

              Suivant divers auteurs, il désignait le curé au sens propre du mot [25], ou un personnage qui, dans certaines paroisses, jouissait d’une partie des revenus pastoraux pour exercer les fonctions du Saint Ministère. 

              Le personat, dit-on, avait le droit à la totalité des revenus pastoraux, sauf à en laisser une portion congrue au prêtre desservant, dit vicaire perpétuel, et qui, au cours des temps, devint le véri­table curé. 

              Il devait cependant exister une distinction entre le personat et le curé car, dans les anciens conciles, les personats étaient regardés comme des dignités n’ayant charge d’âmes, mais ayant sous leur juridiction une ou plusieurs paroisses dont les desservants devaient répondre du spi­rituel à Monsieur le Persone. En somme, on pourrait les considérer comme des subalternes de l’archidiacre, de l’évêque ou du doyen, selon les époques et selon l’organisation religieuse. 

              L’histoire de l’Église dit aussi que le Persone est une sorte de dignité bénéficiaire dans une église, qui avait la préséance sur les simples prêtres. 

              Fin du XVIe siècle, on impose aux Persones la charge d’âmes, de manière à procurer de l’assistance aux curés, avec désormais la résidence obligatoire dans la paroisse. 

              Plus tard, on remarque que le curé a la préséance ; il est toujours nommé le premier dans les actes publics et est chargé de conférer la marguillerie. 

              De plus, le curé a eu, de tout temps, une maison pastorale à charge de la communauté, tan­dis que le Persone doit acheter ou louer son logis. 

              À diverses époques, nous trouvons sur des lettres cette suscription [26] : 

              « Messieurs les Révérends Curé et Persone de Presles ». 

          Ces termes indiqueraient deux fonctions, deux personnages ; cependant, à certains moments, un seul dignitaire remplit les deux charges « Curé » et « Persone ». 

              Et même, nous verrons un de ces dignitaires à Presles être Doyen à Châtelet, mais demeu­rant dans la cure de notre village. 

              La suppression du Personat doit avoir été décidée à la fin de l’ancien régime. 

              Quelques citations : 

1619 : Augustin de la Croix – Persone de Presle 

1682-1699 : Dominicus Baudry – pastor et Persone 

                 Loci de Presles, moto Decanus Concily Casti Reto. 

              Ce dignitaire cumulait les fonctions ; il était curé et persone  de Presles, et chef du doyenné de Châtelet. La fonction de doyen n’était pas toujours attribuée au desservant de l’église décanale, elle pouvait être conférée à un curé capable d’une des localités faisant partie du doyenné. 

1732-1735 : Jean-François Helwart – curé et persone de Presle 

1747-1757 : Alexis-J. Zoude – curé et persone de Presle et mambour primaire des communs pauvres [27]. 

               Ce personnage cumulait aussi les fonctions, mais la qualification de « mambour primaire » a été relevée pour d’autres desservants. 

              Le curé de la paroisse était le premier chef de la « Table des Pauvres » et toute la gestion se faisait sous sa direction et son autorité ; le « mambour » ou « receveur des Pauvres » venait en seconde place. 

 

 

La marguillerie 

              Comme nous l’avons vu ci-avant, l’église de notre village était desservie par un pasteur-curé. 

              À un certains temps, il y avait des recteurs ou prêtres attachés à des autels qui n’existent plus. 

              Un autre aidant du curé était nommé : le marguillier. 

              Sa nomination était réservée au pasteur qui portait son choix sur un titulaire ou candidat capa­ble, qui soit prêtre ou non. 

              Le marguillier qui était attaché à l’église était souvent chargé de l’enseignement primaire. 

              Les documents appelèrent « matricularium » l’inscrit sur le matricule de l’église ; ou « cus­tos », le gardien ; ou « magister », le maître d’école. 

              Ces qualifications donnent une idée assez exacte du marguillier d’antan. Il pouvait être prêtre ou laïc, se destinant aux ordres ; attaché à une église ou à un autel dépendant de l’église dont il avait la garde et l’entretien, ou encore chapelain chez un grand seigneur ayant sa chapelle privée. 

              Il était chargé de l’instruction et de l’éducation des enfants des deux sexes au village. 

              Il remplissait ordinairement les fonctions de chantre et de sacristain. S’il était revêtu du carac­tère sacerdotal, il pouvait, au gré du curé, assister ce dernier dans les devoirs du ministère. 

              À l’origine, le marguillier était nommé pour un an, choisi alternativement par le seigneur, le curé et la communauté. 

              Mais on s’aperçut vite que ce choix ou mode d’élection ne valait rien pour le bon enseigne­ment, et on réserva la désignation au curé. 

              Dans notre village, était marguillier et maître d’école en 1677 à 1698, Clet ou Charles Desmanet. 

              Sous le pastorat de J.J. André, en 1781, sont cités deux marguilliers : Joseph Tayon et Joseph Wache. 

              Sur la fin de ce siècle, on trouve Nicolas-Joseph Marcq, marguillier et maître d’école. 

              Au XIXe siècle, nous ne trouvons plus les deux fonctions attribuées au même titulaire. Autour de 1870, Nicolas Marcq, fils du précédent, était marguillier et recevait, par an, 25 francs ; il devait sonner la cloche de midi et la retraite à 20 heures. 

              Le titre de marguillier se transformera en « magister » qui restera attaché au titulaire remplis­sant les fonctions de clerc-chantre de l’église. 

             Joseph et Gustave Baudelet, qui furent aussi secrétaires communaux, remplirent cette fonc­tion pendant de nombreuses années, l’un après l’autre, jusqu’en 1933. 

            Après eux, Gustave Bohon, menuiser mais, à sa mort, l’emploi fut plus ou moins délaissé ; il y eut des titulaires passagers et des sœurs du couvent se dévouèrent à cette tâche. 

 

 

Les curés de la paroisse 

              Notre nomenclature sera bien incomplète, beaucoup de documents ne sont pas parvenus à notre connaissance, perdus ou détruits comme déjà dit ci-avant. 

·       Adrian Courtain : prêtre du diocèse de Liège, demeurant à Prelle l’an 1542. 

·       Jacques Varlet : curé en 1587-1588. 

·       Laurentuis Dermey de Rochefort : prêtre depuis environs trente quatre ans et présenté par le patron laïc (seigneur de Presles) pour la cure de Presles, il est admis le 14 juin 1600. 

·       Magister Martinus Hinault : prêtre du diocèse de Malines, présenté à la cure de Presles par le Seigneur Jehan d’Havrech, gouverneur de Valenciennes, est admis le 20 novembre 1600. 

·       Frater Bernardus Fouma : religieux de Malonnes, est admis à desservir l’église de Presles, le 2 août 1602. 

·       Johames Spalart : natif de Châtelet, prêtre depuis cinq ans, marguillier de Pont-de-Loup, est admis comme curé le 2 octobre 1603. 

·       Sire Pierre de Gland : est cité dans les actes en 1618, 1630 et 1641. 

·       Jacques Ambrony : cité en 1615, « pastor de Prelle et notaris » (notaire). 

·       Ernest Lacroix : révérend pasteur de Presles, sa sépulture se trouvait dans l’église des S.S. Pierre et Paul à Châtelet. Il doit être décédé entre les années 1652-1672. 

·       Noble Maître Martin Scaillet : cité en 1693 comme pasteur de ce lieu pour avoir obtenu de l’argent des communs pauvres de Presles. 

·       Dominique Baudry : « pastor et persone loci de Presles, moto Deconia Concily Castilleto » – etc. 1688. 

« En 1690, l’archidiacre n’at faict successivement ses visites dans le lieu de Presle, sans qu’aucune personne ait la moindre chose contre sa conduite, estant véritable qu’il s’est tou­jours acquitté avec exactitude du devoir de sa charge ». 

·       Henri Jackmar : curé de 1700 à 1722. Son frère Gille était professeur au séminaire de Namur, puis curé de Gerpinnes. 

·       Jean-François Helwart : curé de 1732 à 1737 – est décédé le 2 décembre 1745. 

·       Alexis-Joseph Zoude : « curé et persone de Presle » – né à Namur en 1714, décédé le 25 avril 1774. 

Sa pierre tombale se trouve dans le pavement de la nef centrale de l’église. 

·       Jean-Joseph André : né à Châtelet vers 1730 – nommé déserviteur (sic) à Presles, il fut mis à la tête de la paroisse au bout de quinze ans – en 1794. 

        Il souffrit beaucoup des troubles de la Révolution Française. Il mourut à Presles le 26 février 1804. Il avait prêté le serment énoncé à l’article 6 du Concordat, en l’église Saint Christophe à Charleroy, le 1er frimaire, an douze. 

·       Jean-Baptiste Dupont : né à Transinne (Luxembourg). Ordonné prêtre à Cambrai, il remplit la fonction de vicaire à Presles pendant 28 ans, et aida le curé André, infirme et âgé de 60 ans. 

      À la réorganisation du diocèse de Tournai, l’abbé Dupont résidait à Presles, mais se retira à Châtelineau en 1810. Il revint au village et accepta en 1812 les    fonctions de vicaire, jusqu’à sa mort le 2 février 1815, âgé de 68 ans. 

        M. Dupont fut l’âme du parti stéveniste. Ce groupement des prêtres opposés au Concordat signé le 15 juillet 1801 entre le pape Pie VII et Bonaparte. 

       L’habitat préhistorique des grottes du parc était le lieu clandestin des adeptes de Corneille Stevens, prêtre originaire de Wavre, qui se rebellait contre les articles        du concordat et entraî­nait à sa suite des prêtres contestataires. 

     Des étrangers des Diocèses de Namur, de Liège, Malines, d’Anvers, etc. venaient assister à la messe et recevoir les sacrements, dans le parc de Presles. La communauté presloise sui­vait la conduite de son pasteur, M. Dupont. 

·       N. de Lierneux : prêtre à Presles en juillet 1803, semble être le desservant du curé André. 

        Il s’agirait de Gérard-Emmanuel de Lierneux de Stave, décédé à Geel, le 25 juillet 1804. 

·     Henri-Hubert Serwier : né à Soumagne (département de l’Ourthe) en 1804 ; il était désigné pour remplir les fonc­tions à Presles. Les habitants pratiquant la doctrine stéveniste de l’abbé Dupont refusè­rent de fournir une maison au nouveau pasteur, mais tout finit par s’arranger. 

        Le curé Serwier desservit la paroisse pendant trente-deux ans. Il se retira dans la province de Namur, et décéda à Le Roux, le 22 mars 1837. 

        Son frère, Louis Serwier, fut le dernier prieur de l’Abbaye de Floreffe, où, à l’obituaire, on peut lire l’obit de ce curé de Presles. 

·       Prosper Vion : curé de la paroisse en 1836. Ce fut sous son ministère que fut instaurée une messe basse le dimanche, demandée par les habitants, afin d’être libres plus tôt pour soigner les bestiaux. Le Conseil Communal lui paya en date du 27 juillet 1836, une rétribution de 300 francs pour binage[28]. 

·       Jean-Baptiste Durant : nommé curé de la paroisse le 28 septembre 1844, il se dépensa beau­coup avec le comte d’Oultremont, d’abord pour la fondation du couvent école pour les filles, en 1846, et, par après, à la construction d’une nouvelle église, celle que nous connaissons depuis 1864. Il décéda en 1871, regretté de tous. 

·       Lucien Boisdenghien : curé de la paroisse le 15 octobre 1872, il était inspecteur pour le can­ton en 1878-1879. Il décéda le 27 juillet 1882. 

·       Léopold-Arthur-Emmanuel Hecq : né à La Bouvrie le 21 mars 1850, nommé d’abord vicaire à Châtelet, il vint à la paroisse comme curé au mois d’octobre 1884. Il y décéda le 11 juin 1886, enlevé par la maladie à l’affection de ses paroissiens. 

Dans le vieux cimetière, près de l’église, deux monuments rappellent le passage à Presles de ces deux curés. 

·       Marius Godefroid : curé pendant la guerre de 1914-1918, il desservira la paroisse jusqu’en 1920. Il se retira à Dour, d’où il était originaire. 

·       N. Hendrick : d’origine flamande ; en fonction jusqu’aux années 1928-1929, à sa retraite, il s’en retourna à Bruges. 

·       Gondar : en fonction quelques mois seulement, se retirant, malade. 

De ces trois derniers, il n’y a rien d’important à signaler. 

     La fonction de curé à Presles sera assurée pendant quelques temps par l’abbé Poulain, vicai­re à Châtelineau, et le père Pie, du couvent des récollets, à Montignies-sur-Sambre (Neuville). 

·       Georges Frère : né à Gilly, le jour de l’Ascension en 1888, est nommé curé à Presles en 1930. Son arrivée coïncida avec la Semaine-Sainte. 

       À la demande de l’évêque, il accepta de faire les cours de religion à la nouvelle école moyenne des filles à Châtelet. 

     L’année 1933, fut l’année de la « Mission ». Le curé Frère se dépensa sans compter en l’organisant. Il voulait qu’il en reste un souvenir durable et eut la satisfaction de voir ses intentions réalisées : avec ses paroissiens unis il fit ériger le beau calvaire qui domine la paroisse, au hameau des Binches lieu-dit le Coumagne.

 Cliché MON002

Il s’éteignit le 26 mai 1936, âgé de 48 ans.

 Cliché : DOC044

·       Émile Doutreluigne : né à Warcoing le 18 mai 1894, fut nommé curé à Presles après la mort du curé Frère, en 1938, l’interim ayant été assuré par l’abbé Cehval, vicaire à Châtelineau, et par des pères récollets.

      Le 26 avril 1943, avec le comte Jacques d’Oultremont, bourgmestre de Presles, ils assistè­rent, impuissants, à l’enlèvement par les Allemands, des 2 grosses cloches de l’église, Rémy et Marie-Émilie qui furent miraculeusement sauvées en gare de Couillet-Montignies.

        Ce prêtre bon et affable, aux idées larges, éclairées, s’intéressa au sort des prisonniers preslois retenus en Allemagne, et à celui de leurs familles.

         Il fut regretté de tous, lors de son départ pour Jollain Merrlin. 

·       Hubert Van Huland : d’origine hollandaise, chanoine de Latran, il fut désigné comme curé de la paroisse aux derniers jours de l’an 1949. 

        Ce prêtre très instruit s’intéressa vivement à la vie de ses paroissiens. Avec l’aide de Mme la Comtesse Jacques d’Oultremont, il dirigea le patronage pour les enfants. 

         Avec l’appui de Mgr. Cerfaux, la maison communale de la rue du Pont, qui était sans emploi, sera convertie en local à usages récréatifs (voir ci-après).

         Ayant rempli ses fonctions de curé pendant près de vingt ans, Van Huland démissionna pour raison personnelle au début de l’année 1969.

 ·       Robert Lempereur : né à Châtelet le 20 janvier 1924, fit ses humanités au séminaire de Scheut, à Jambes, en 1942.

        Missionnaire de Scheut, parti au Congo en 1949, il y resta jusqu’en 1958. Revenu en Belgique, il assura l’économat du séminaire de Scheut, de 1958 à 1960, puis partit de nou­veau au Congo jusqu’en 1966.

         Après son retour, il fut vicaire quelques mois à Pont-de-Loup, ensuite curé à Farciennes (Grandchamp).

          Nommé curé à Presles le 5 avril 1969, il prit sa retraite en juin 1991.

         Le père Pedro Bieswal remplaça le curé Lempereur quelques mois avant de repartir dès octo­bre 1991 vers l’Amérique latine.

         L’abbé Claude Vanautembour, curé de Sainte Marie d’Oignies, prit sa succession jusqu’en octobre 1997.

 

Depuis, il n’y a plus de prêtre affecté en permanence à Presles. Le doyen de Châtelet est aussi curé de Presles et veille, avec le clergé du doyenné, à fournir un prêtre pour célébrer la messe du dimanche, pour  dispenser les sacrements et assurer les funérailles.[29]

 

  

Prêtres et religieux originaires de Presles 

·       Johannes de Floreille : de Presles, prêtre depuis Pâques, est admis comme curé à Landelies le 14 avril 1666. 

·       Frère Eustache : de Presles, frère lai, nom de famille inconnu. Demeurait au couvent de Huy en 1705. Il fut vêtu le 30 mars 1734 et mourut à Thuin, le 14 juillet 1756. 

·       Frédéric de Presles : nom séculier Hublet. Vêtu le 2 avril 1730, il reçoit les petits Ordres à Liège, le 17 mars 1732. Il demeurait à cette date au couvent du Faubourg Sainte Marguerite, à Liège. Il réside ensuite au couvent de Huy en 1735, mais n’a pas de juridiction. Il meurt au même couvent le 1er mars 1764. 

Il était oncle de Jean-Albert Hublet, qui suit – fils de Jean-François et de Marie-Jeanne Tilmant. 

Frédéric était fils de Lambert Hublet et de Marie Thérèse Dejardin. La famille Hublet, au cours du XVIIIe siècle, était au service du seigneur de Presles, Gabriel-Amour de Lierneux, et exploi­tait la grande cense du château [30]. 

·       Jean-Albert Hublet : né à Presles le 18 juillet 1753 – ordonné prêtre le 20 mars 1779 – desservant à Marcinelle. 

En 1796, obtient une prébende canoniale à la Collégiale de Walcourt. 

En 1815, il demeure à Gerpinnes, hameau d’Hymiée, où il est chapelain et, en 1818, est nommé curé à Loverval. 

Démissionnaire en 1830, il se retira à Châtelet, où il décéda le 27 août 1831 [31].

 Cliché : DOC037

·     Monseigneur Lucien Cerfaux : né à Presles le 14 juin 1883, fils de Jean-Baptiste, cabaretier et cordonnier et de Augustine Marchand. 

Fait des études à Châtelet, puis à Bonne-Espérance, puis à l’Université Grégorienne pontifi­cale à Rome, où il est promu docteur de philosophie. 

En 1911, il est professeur d’Écriture Sainte au Grand Séminaire de Tournai ; maître de confé­rences à l’Université de Louvain, il devint professeur ordinaire à la faculté de théologie à l’université de Louvain. 

En juillet 1954, un hommage lui fut rendu à l’occasion de sa nomination de prélat de SS le Pape. 

Il aimait revenir au terroir, parler avec ses compagnons d’autrefois. 

Il fut expert au concile Vatican II. Âgé de 85 ans, il s’est éteint à Lourdes au mois d’août 1968. Sa dépouille repose dans le cimetière communal. 

Une rue du village porte son nom, rappelant un homme qui a toujours aimé la localité où il vit le jour et passa son enfance[32]. 

 Cliché : EVE017 

·     Abbé Émile Eloy : né à Presles le 28 octobre 1929, fils de Félix et de Mathilde Mollet. 

Il fit ses études chez les Frères à Châtelet, puis au séminaire de Bonne-Espérance, à l’Université de Louvain et à Tournai. 

Ordonné prêtre à Châtelet, le lundi de Pâques 1956, il fut professeur à Binche. 

En 1961, il a pris part à la fondation du Collège Pie X, à Châtelineau, où il est préfet des étu­des. 

Depuis 1973, il assure aussi les cours de religion à l’Institut Sainte Marie à Châtelet. 

·     Frère Lebon Gilbert : né le 6 octobre 1918, près de Troyes, en France. Fils de Ursmé et de Élise Goffaux.

 Cliché : EVE030

Après ses études primaires à Presles et à l’école des Frères à Châtelet, il entre au couvent des Frères Franciscains à Marche-en-Famenne où, pendant deux ans, 1932-1933, il fait son postulat. De là, il arrive au couvent des Pères Récollets Franciscains de Montignies-sur-Sambre (LaNeuville). 

En 1955, il part pour le Congo, y passant quinze années. Il en revient en 1970, à La Neuville. 

Il est au couvent, se consacrant au jardinage et à d’autres travaux manuels.

  

 

Le cercle paroissial 

              Les édiles ayant abandonné la Maison Communale située rue du Pont, ce fut une occasion toute trouvée pour faire de cet immeuble un local qui, sous l’étiquette « Le Cercle Paroissial », servi­rait à organiser des réunions, des fêtes et tous autres divertissements pour les paroissiens, grands et petits. 

              Les promoteurs en furent Mgr. L. Cerfaux et Mme la Comtesse Jacques d’Oultremont, qui achetèrent l’immeuble dans l’état où il se trouvait, avant 1950. 

              Dans un esprit apolitique, ces personnalités, tant religieuses que civiles, conçurent le projet d’aménager l’ancienne maison communale en la dotant d’une salle avec une scène, où des artistes bénévoles ou autres, viendraient amuser et divertir les paroissiens, qui n’avaient dans le village aucun salon communal ou privé. 

              L’édifice étant surélevé par rapport au niveau de la rue, les anciens bureaux furent transfor­més en salle de spectacle, et une buvette fut ouverte. 

              Sous cette salle, ce qui était aménageable fut aussi remanié, de manière qu’il soit décent, et des commodités y furent annexées. 

              Ce sera sous le règne du Curé H. Van Huland, que les locaux furent en fonction. L’abbé avait la haute main sur tout ce qui pouvait s’y dérouler. 

              Nous devons à M. Van Huland l’organisation d’un patronage de garçons, alors que celui des filles était assumé par les Soeurs. 

              Durant son passage à Presles, ce curé de village sut rassembler un bon nombre de jeunes gens qui se trouvaient sans distraction, chez eux. 

              Dans le pré qui longe la rue de l’Église et qui, aujourd’hui, appartient aux demoiselles Marie-Chantal et Anne, comtesses d’Oultremont, le curé aménagea quelques jeux de plein air et tenta même d’acheter la chapelle Saint Joseph, qui était déjà abandonnée. 

             Dans la salle de l’immeuble se déroulèrent des réunions, des goûters de pensionnés et d’autres manifestations récréatives dont les paroissiens étaient friands, et ils y assistaient, nombreux. 

             La buvette était tenue bénévolement par un brave et honnête homme, que nous aimons citer ici : Ghislain Fabry ; il avait épousé une fille de Presles, nommée Rosina Genot qui, pendant un demi-siècle, sonna les cloches paroissiales. 

              Malheureusement, la démission de M. le Curé Van Huland fut le point de départ de la perte de tout ce qui avait été acquis. 

           De nouveaux venus ne mirent plus en pratique les principes énoncés par les fondateurs. Le café du Cercle végéta durant quelques années puis ferma définitivement ses portes. 

              Les locaux devenus libres, ont été aménagés par les scouts qui y sont toujours.

 

  

Travaux à l’église de Presles 

Vers 1967, pour adapter le chœur de l’église à la nouvelle liturgie et à l’occasion de la célébration des 25 ans de sacerdoce de M. le Curé Van Huland – suppression des bancs de communion (entreposés actuellement sous le « Jubé » des comtes) et pose d’un nouvel autel pour la célébration de la messe face au public fabriqué grâce aux dons des paroissiens. 

La chaire a été enlevée en 1990 et est entreposée dans le « Jubé ».

 

   *****

 

 

 

SOURCES

 

 

 

Archives communales de Presles 

Archives de l’Église Saint Remy à Presles 

Archives Communales de Presles – registre Table des Pauvres 

Archives de l’État – Mons – registres paroissiaux 

Archives particulières privées, des anciennes familles de Presles 

Daris, Histoire du diocèse et de la Principauté de Liège depuis leurs origines. 

Barbier, Histoire de l’Abbaye de Floreffe. 

Berlière – dom U., Documents pour servir l’histoire ecclésiastique de la Belgique. 

Teyssens J., Les doyens ruraux de l’ancien diocèse de Liège in. Bull. Soc. Arch. diocèse de Liège, tome IX. 

Poncelet Ed., Chartes du Prieuré d’Oignies in A.S.A.N. 33 

Theys – chanoine A., Histoire de la Ville de Fleurus. 

Voss J., Le Clergé du Diocèse de Tournai / Les Paroisses et les Curés du Diocèse de Tournai. 



[1] Publié en XXXX

[2] Cartulaire abc Oignies. v. ASAN-33.

[3] Chanoine Theys. Histoire de Fleurus

[4] Archives communales de Presles

[5] Émile, comte d’Oultremont, ép. Marie-Charlotte, baronne de Lierneux.

[6] Archives de l’Église.

[7] Archives communales de Presles.

[8] J.M. LequeuxRépertoire-photo du mobilier des sanctuaires de Belgique. Province du Hainaut – canton de Châtelet.

[9] Archives communales de Presles.    

[10] Marie-Émilie d’Hooghvorst (1818-1878) était la fille du comte Émile d’Oultremont, devenue veuve, elle fonda l’ordre de Marie Réparatrice, elle fut proclamée bienheureuse par le pape Jean-Paul II le 12 octobre 1997.

[11] Archives communales de Presles

[12] Ndlr. Rappelons que Presles faisant partie de la Principauté de Liège, la commune ne dépendait pas de l’autorité de Joseph II.

[13] Archives communales de Presles

[14] Archives communales de Presles 

[15] Archives communales de Presles

[16] Arch. Et. Mons : Rég. paroissiaux

[17] Archives communales de Presles   

[18] Arch. Et. Mons – Registres paroissiaux de Presles

[19] Arch. Et. Mons : Rég. Paroissiaux o.c.

[20] Ndlr. A cette époque la propriété d’un taureau était l’apanage du curé.

[21] Archives Église de Presles (voir Cart. Saint Lambert par Bormans et Schoolmeesters Tome III p. 15)

[22] Cart. de Saint Lambert – tome III p. 15 par Bormans et Schoolmeesters

[23] Archives de l’Église de Presles

[24] Arch. Et. Liège – Cour féodale rég. An 1700 et Arch. Egl. Presles.

[25] Personat :

    Dauzat donne : « personat » avec un seul « n ».

    R. Grandsaignes d’Autrive (Dict. anc. fr.) :    Persone  = curé -  Personnage : charge ecclésiastique.

[26] Arch. Egl. Presles

[27] Archives communales de Presles – reg. Table des Pauvres – XVIIe siècle

[28] Binage : le fait de célébrer deux messes en des lieux différents (ndlr)

[29] L’abbé Joseph Menegolli faisant fonction de doyen de Châtelet, resta pendant un an en ser­vice pour Presles, jusqu’en octobre 1998.

     L’abbé Michel Vinkier, doyen de Châtelet, resta jusqu’en 2003 ; l’abbé Marc Lecomte, nou­veau doyen lui succéda jusqu’au 31 août 2009, puis l’abbé Jean-Luc Deblaere le remplaça comme doyen de Châtelet et curé de Presles le 4  octobre 2009.  

[30] Arch. Et. Mons – Registres paroissiaux.

    Arch. Communales Presles

    Arch. Egl. Presles   

[31] Arch. Et. Mons – Registres paroissiaux

[32] Arch. Commun. Presles – état civil

 

 

TRAVAUX à l’ÉGLISE de PRESLES durant le sacerdoce de M. le curé Van Huland : suppression du banc de communion (entreposés actuellement sous le jubé des comtes) et pose d’un nouvel autel pour la célébration de la messe face au public , travaux réalisés grâce aux dons des paroissiens. 

Vers 1971

Installation d’un chauffage à air chaud. 

En 1995

Modification de l’installation électrique et de l’éclairage de l’église. 

En 1998

Réfection du plafonnage. 

En fin 2000 et début 2001

Travaux de peinture. En janvier 2001, suite à une fissure de la chaudière, de la suie se répand dans l’église qui doit être complètement repeinte. (La chaire avait été enlevée en 1990 et est entreposée dans le jubé.)

Actions sur le document